C'est un rapport très attendu pour structurer une "filière économique vélo" en France. Le député LREM du Val-de-Marne, Guillaume Gouffier-Cha, l'a remis mardi soir aux ministres des Transports, Jean-Baptiste Djebbari, et de l'Industrie, Agnès Pannier-Runacher. Le rapporteur propose dix mesures pour aider au développement d'une filière économique créatrice d'emplois alors que la pratique du vélo augmente très nettement depuis plusieurs années.
Passer de 50.000 à 100.000 km de pistes cyclables
Entre 2019 et 2021, la pratique du vélo a connu un bond spectaculaire : +31% en milieu urbain et +14% en milieu rural. Le plan vélo de 2018 a donc besoin d'être renforcé selon Guillaume Gouffier-Cha, auteur du rapport sur la "filière économique du vélo". Parmi les priorités, créer un comité de filière avec tous les acteurs pour être plus efficace et construire deux fois plus de pistes cyclables. "Il faut aller encore plus loin", explique-t-il au micro d'Europe 1, pour "passer de 50.000 à 100.000 kilomètres de pistes cyclables".
Le député du Val-de-Marne déplore notamment que "pendant plusieurs décennies, nous avons enfermé le vélo dans sa partie loisirs. Et si l'on veut amplifier la pratique, il faut déployer des infrastructures". Un déploiement industriel également. Très dépendante de l'Asie, la France ne produit qu'environ 25% des vélos vendus sur son sol. L'objectif est de doubler cette part et réussir à dépasser la barre des deux millions de vélos fabriqués en France en 2030, contre 690.000 actuellement.
Objectif : augmenter la production française
Les vélos sont désormais plus complexes, techniques, haut de gamme. Les ventes de modèles à assistance électrique ou cargos sont en constante augmentation. D'ailleurs, leur prix moyen a augmenté de 25% en deux ans pour atteindre 707 euros. Selon le rapport, il faut donc profiter de notre savoir-faire pour augmenter la production française. Avec une filière structurée, le potentiel d'emplois créés est de 100.000 à l'horizon 2050.
Pour parvenir à tous ces objectifs, Guillaume Gouffier-Cha propose de porter le fonds mobilités actives à 400 millions d'euros par an. Mais il faudra également travailler sur les freins au développement du vélo : le manque de sécurité pour les cyclistes, les vols et les problèmes de stationnement.