Comme de nombreux secteurs, la filière ovine n'échappe pas aux dommages causés par le confinement sur ses ventes. Les rassemblements, familiaux notamment, étant interdits au-delà du foyer, les consommateurs ont changé leur comportement et le traditionnel agneau pascal ne se vend pas. Alors que les fêtes de Pâques sont normalement une période faste pour les éleveurs, cette année la filière enregistre une baisse des ventes de 44%.
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Un manque à gagner que constate Dominique Chargé, président de la coopération agricole française. "Sur les 520.000 agneaux produits pour être consommés au moment des fêtes de Pâques, il en reste aujourd’hui à peu près 120, 130.000 qui n’ont pas trouvé preneur", regrette-t-il au micro d'Europe 1.
"Une perte de l'ordre de 10 à 15 millions d'euros"
Pas de repas de famille cette année, ni pour la Pâques chrétienne, ni pour la Pâque juive, ni pour le début du ramadan… Alors pour tenter de s’adapter, il faut baisser les prix, conclut-il. Selon lui, "la perte pour l’éleveur est de l’ordre de 1 euro, 1,50 euro du kilo, ce qui représente entre 20 et 30 euros par agneau. Globalement, pour la filière, sur les 500.000 agneaux de Pâques, ce sera une perte de l’ordre de 10 à 15 millions d’euros".
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Il faut s'occuper de ces agneaux qui ne se vendent pas
Un manque de revenus difficile à assumer pour ces producteurs, car il faut, en plus, s’occuper de ces agneaux qui ne se vendent pas, comme l'explique François Monge, agriculteur dans la Drôme. "Ça fait déjà 9 mois qu’on essaie de les élever le mieux possible. Si on nous les prend pas à cette période, effectivement, nous on les nourrit, ce ne sont pas des boîtes de conserve, tous les jours ils mangent et ils boivent. L’agneau grossit, il s’engraisse. Pour le consommateur, il est forcément un peu moins bon". Cette année François Monge n’a vendu que la moitié de ses agneaux. Il pourrait perdre jusqu’à 10.000 euros de chiffre d’affaires.