Véolia et Suez ont annoncé être parvenus à un accord en vue d'un rapprochement, lundi dans un communiqué. Les deux entreprises se sont finalement accordées sur un prix de 20,50 euros par action Suez, alors que Veolia proposait initialement 18 euros, un montant jugé insuffisant par son rival.
Veolia et Suez ont annoncé lundi être parvenus à un accord en vue d'un rapprochement, mettant un terme à plusieurs mois de bataille médiatique et judiciaire entre ces deux groupes français présents dans l'eau et les déchets.
20,50 euros par action Suez, contre 18 initialement proposés
Les deux entreprises se sont finalement accordées sur un prix de 20,50 euros par action Suez, alors que Veolia proposait initialement 18 euros, un montant jugé insuffisant par son rival. Ce rapprochement doit permettre la constitution d'un "champion mondial de la transformation écologique", au chiffre d'affaires d'environ 37 milliards d'euros, selon un communiqué de Veolia. Le prix finalement retenu valorise l'ensemble de Suez à environ 13 milliards d'euros.
Ce rapprochement doit permettre la constitution d'un "champion mondial de la transformation écologique" dans un marché de plus en plus soutenu et concurrentiel, au chiffre d'affaires d'environ 37 milliards d'euros, selon un communiqué de Veolia. Dans le même temps, un "nouveau Suez" doit être mis sur pied, détenu par un groupe d'actionnaires majoritairement français comprenant des partenaires financiers des deux groupes et les salariés. Son périmètre intègrera les activités actuelles de Suez dans l'eau municipale et le déchet solide en France, ainsi que d'autres activités de l'entreprise "notamment dans l'eau" et dans plusieurs zones géographiques dont l'Italie, l'Afrique, l'Inde, la Chine et l'Australie.
Sept mois de recours en justice et d'invectives par voie de presse
Les deux fleurons français s'affrontaient depuis l'année dernière, notamment depuis l'acquisition par Veolia en octobre de 29,9% de Suez auprès d'Engie avant de lancer une OPA sur le reste des actions. Depuis sept mois, ils ont multiplié recours en justice, invectives par voie de presse, coups de pression et de semonce. En parallèle, chacun affichait régulièrement sa volonté de tendre la main à son rival, mais à ses conditions, donnant l'impression d'un dialogue de sourds.
L'affaire avait aussi pris un tournant politique, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire intervenant à plusieurs reprises, et encore fin mars, pour estimer qu'un accord restait "possible" entre les deux rivaux. La tension était montée d'un cran supplémentaire lorsque Suez avait annoncé la semaine passée avoir signé un accord pour vendre à l'australien Cleanaway son activité "recyclage et valorisation" dans ce pays, que Veolia considérait comme "stratégique".
L'accord annoncé lundi prévoit en outre la désactivation de la fondation néerlandais prévue par Suez, créée pour chapeauter ses actifs Eau France et en empêcher la cession. Veolia lui avait encore demandé d'y renoncer début avril.