Les créanciers de la Grèce espèrent enfin s'entendre lundi à Bruxelles sur un allègement de sa dette et le déblocage de nouveaux prêts, Athènes ayant en contrepartie adopté des mesures d'austérité.
"Ils vont tout faire pour y arriver". Un tel accord, attendu depuis des mois, écarterait le spectre renaissant d'un "Grexit", et serait donc un soulagement pour la zone euro.
"Cette fois-ci, ils vont tout faire pour y arriver", assure une source européenne, qui s'attend à voir les débats s'éterniser dans la soirée de lundi, peut-être durant la nuit, voire jusqu'à mardi.
La dette grecque atteint 179 % de son PIB. Autour de la table, entre autres, les 19 ministres des Finances de la zone euro réunis en Eurogroupe, et le Fonds monétaire international (FMI), impliqués dans le troisième plan d'aide de 86 milliards d'euros accordé à Athènes en juillet 2015.
Voilà des mois que ce plan patine, les créanciers ne parvenant pas à s'entendre sur la capacité du pays à faire face à son énorme dette publique (179% du PIB).
Le FMI conditionne toujours sa participation au plan d'aide à un allègement de la dette. Très préoccupé, le FMI refuse de mettre la main à la poche dans le cadre du plan de sauvetage si des mesures facilitant ce remboursement ne sont pas accordées par les Européens.
Une éventualité que l'Allemagne, à quelques mois d'élections législatives cruciales, a jusqu'à présent balayée d'un revers de main... Tout en considérant dans le même temps le FMI indispensable à la poursuite du programme.
Moscovici : "on est très près d'un accord global". Un haut responsable européen estime qu'un accord qui satisferait l'institution internationale sur cette épineuse question a une chance sur deux d'être conclu lundi. "Je pense qu'on est très près en réalité d'un accord global", a pour sa part affirmé dimanche sur France Inter le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici.
#Grexit@PierreMoscovici : "La France a toujours été aux côtés de la Grèce" #QuestionsPolpic.twitter.com/af4FwrJtMi
— France Inter (@franceinter) 21 mai 2017
Dans le cas contraire, un Eurogroupe extraordinaire pourrait être rapidement convoqué, car le temps presse: Athènes, qui doit rembourser en juillet sept milliards d'euros d'anciennes créances, a besoin d'argent. Et sans accord sur la dette, pas de nouvelle tranche d'aide...
Tsipras a récemment fait voter un nouveau plan d'austérité. Pour contenter ses créanciers, le gouvernement de gauche d'Alexis Tsipras s'est résolu à soumettre à son Parlement de nouvelles mesures d'austérité, adoptées dans la douleur le 18 mai dernier, malgré des grèves et des manifestations. Au total, 4,9 milliards d'euros d'économies, via de nouvelles coupes dans les retraites et des hausses d'impôts.