A deux semaines du 25 décembre, on entre dans la dernière ligne droite pour les cadeaux de Noël. Parmi les cadeaux que l'on retrouve le plus au pied du sapin : les vêtements. Sur ce créneau, il y a une marque qui cartonne en ce moment, c'est Primark. Vous ne connaissez peut-être pas encore cette enseigne, car l’Irlandais est arrivé il y a seulement deux ans en France. Son succès, auprès du public comme des professionnels, ne se dément pas et son dernier magasin a ouvert en septembre à Lyon. Pourquoi est-ce que les centres commerciaux s’arrachent la marque ?
Aussi important qu'un supermarché. Avoir un magasin Primark dans son centre commercial, c'est aussi important qu'avoir un Carrefour ou un Leclerc. L’un des plus grands propriétaires de centre commerciaux de France confie que c’est une enseigne qui draine presque autant de monde. Il suffit d’aller dans un des six magasins Primark en France le week-end, aux heures de pointe, pour s'en rendre compte : la plupart du temps, on doit faire la queue avant d'entrer. Et on doit surtout attendre très longtemps aux cabines d'essayage et aux caisses.
De faibles coûts de production. Primark se sert de cet engouement pour faire pression sur les centres commerciaux, ce qui lui permet d’obtenir, bien souvent, des conditions de loyer très avantageuses. Il faut dire qu'il arrive avec des arguments : le plus gros chiffre d'affaires de la profession au mètre carré. Leurs magasins sont gigantesques, quasiment de la taille d'un supermarché. Il y a douze collections par an, toutes fabriquées dans des pays en voie de développement, comme le Bangladesh. Mais la qualité reste correcte pour le prix, de l'aveu même d'un concurrent. Et tout ça sans avoir dépensé un seul euro en publicité...
"Un ovni". "Primark, dans le commerce européen, est une sorte d’ovni, décrypte Yves Marin, spécialiste du secteur chez Kurt Salmon. Huit clients sur dix ressortent avec un achat, soit un taux de transformation de 80%, ce qui est exceptionnel dans le commerce du textile où il est plutôt de l’ordre du tiers. Ils achètent des produits pas cher - quatre à cinq euros - mais ils en achètent beaucoup, en moyenne six produits." Selon un autre spécialiste, on n'avait pas vu un tel déferlement depuis l'arrivée de Zara ou de H&M. Les prix sont 20% à 30% moins chers que chez ces marques, qui avaient été les dernières à innover dans le secteur.