La ministre des Transports, Elisabeth Borne, a indiqué dimanche qu'aucune décision n'avait été prise sur la mise en place d'une vignette poids lourds, projet très critiqué par les transporteurs routiers. Au lendemain d'une nouvelle journée de mobilisation des "gilets jaunes", Mme Borne indique par ailleurs que le gouvernement n'entendait "pas remettre en question" la taxe carbone, dans un entretien au JDD. "Mais la transition écologique ne doit pas pénaliser les Français les plus modestes", ajoute-t-elle.
Un sujet sensible. Sur la vignette poids lourds, "aucune décision n'est prise", a affirmé la ministre. "C'est un sujet sensible sur lequel il est utile de prendre le temps", a-t-elle répondu. "Que les poids lourds étrangers contribuent à l'entretien des routes qu'ils empruntent, cela reste une bonne piste de travail", a-t-elle dit. "Mais en aucun cas nous ne ferons payer les particuliers", a-t-elle ajouté.
La programmation des infrastructures voulue par le gouvernement prévoit de trouver une ressource nouvelle de 500 millions d'euros par an à partir de 2020. L'option d'une vignette poids lourds a été évoquée par le ministre de tutelle de Mme Borne, François de Rugy. Mme Borne doit par ailleurs présenter lundi son projet de loi d'orientation des mobilités (LOM) qui vise à améliorer et rendre moins polluants les déplacements.
Remettre en état le réseau ferroviaire. Dans cet entretien, la ministre a assuré vouloir "mettre le paquet sur les territoires", soulignant que l'objectif de la loi est "d'apporter des réponses concrètes partout" et de sortir de la logique "tout TGV" qui "a poussé au tout-voiture beaucoup de nos concitoyens, laissés sans autre solution pour se déplacer". Mme Borne a affirmé qu'il y aurait "50 % de moyens en plus pour remettre en état le réseau ferroviaire". "L'État va aussi investir à hauteur de 2,6 milliards pour augmenter l'offre de trains du quotidien là où il y a le plus de besoins", a-t-elle précisé.
La ministre a rappelé le lancement d'un "plan de désenclavement routier de 1 milliard sur dix ans". "Ce sont des routes promises depuis des décennies, qui n'ont toujours pas vu le jour et qui alimentent le sentiment d'abandon", a-t-elle souligné. Présenté en Conseil des ministres lundi, le projet de loi doit être examiné au Parlement en février.