L'intersyndicale de Vivarte a adressé lundi une lettre à Emmanuel Macron, lui demandant, "en tant qu'ancien banquier d'affaires", quelles "solutions peuvent être mises en oeuvre pour éviter le pire" aux salariés du groupe textile en difficulté mais aussi "pour réguler le capital investissement".
L'intersyndicale ne partage pas la "vision libérale" de Macron. Dans ce courrier, l'intersyndicale CFE-CGC, CFTC, CGT, FO et SUD explique à Emmanuel Macron, qualifié pour le second tour de la présidentielle, que si elle ne partagera "jamais les fondamentaux politiques" de Marine Le Pen, elle ne partage "pas non plus (sa) vision libérale de l'économie".
Elle cite à ce sujet la volonté du candidat d'En Marche! de "renvoyer la construction du cadre de travail des salariés à la négociation d'entreprise", qui, pour elle, va les "fragiliser un peu plus".
"En tant qu'ancien banquier d'affaires..." Toutefois, "en tant qu'ancien banquier d'affaires, vous connaissez mieux que personne la situation à laquelle nous devons faire face. Et en tant que porteur d'un mouvement qui se conçoit comme apolitique et de bon sens, vous ne pouvez pas vous satisfaire du comportement des actionnaires créanciers du groupe Vivarte", écrit l'intersyndicale, qui avait rencontré le 7 avril dernier l'équipe du candidat.
Après quatre plans de sauvegarde de l'emploi (PSE) en 2015 (1.850 postes supprimés), le distributeur textile (Naf Naf, La Halle, André ...) a annoncé en début d'année deux nouveaux PSE et les syndicats craignent la suppression au total de près de 900 postes.
"Éviter le pire", "réguler le capital investissement". L'intersyndicale souhaite donc "entendre" Emmanuel Macron sur des solutions à mettre en oeuvre "pour éviter le pire" aux salariés de Vivarte. Mais "nous souhaitons aussi que vous preniez position sur les solutions que vous envisagez pour réguler le capital investissement, profession qui estime pouvoir le faire toute seule", conclut-elle.
Les syndicats ont demandé en justice une expertise sur les comptes du groupe dont ils attribuent les difficultés à son rachat par endettement (LBO) en 2007 et à la restructuration de la dette en 2014, par des "fonds vautours". Les actionnaires créanciers "ont failli dans la conduite de leur investissement, mais ils cherchent de manière acharnée à récupérer leur mise coûte que coûte", déplore l'intersyndicale.