Le groupe Vivendi, qui avait fait l'an dernier un retour fracassant dans les jeux vidéo sous l'impulsion de son dirigeant Vincent Bolloré, a conforté ses ambitions dans le domaine en réussissant à prendre le contrôle de Gameloft, éditeur français de jeux vidéo sur mobiles.
La majorité du capital. Vivendi, après être entré l'an dernier au capital des deux éditeurs de jeux français Ubisoft et Gameloft, fondés et dirigés par cinq frères originaires de Bretagne, les Guillemot, avait lancé en mars une offre publique d'achat hostile sur Gameloft, valorisant l'entreprise à 700 millions d'euros, malgré des tentatives des fondateurs de s'y opposer. Ce mardi, l'autorité des marchés financiers a fait état du succès de cette OPA, qui a permis à Vivendi d'obtenir, selon un décompte provisoire effectué lundi, plus de 61% du capital de Gameloft. Le chiffre définitif sera connu jeudi.
Bolloré veut devenir le leader mondial. L'issue de cette bataille boursière reste cependant suspendue à une décision de la Cour d'appel de Paris après un recours engagé par l'éditeur de jeux mobiles, dont la famille Guillemot détenait 21,7% du capital en avril. Pour le groupe de Vincent Bolloré, l'acquisition de Gameloft s'inscrit dans sa stratégie de devenir un leader mondial des contenus et des médias, et un revirement par rapport à ses anciens dirigeants qui avaient cédé il y a plusieurs années la quasi-totalité des parts de Vivendi au sein du géant américain des jeux vidéo Activision Blizzard.
Ubisoft, prochaine cible ? Après la prise de contrôle de Gameloft, tous les regards sont désormais tournés vers Ubisoft, dont Vivendi est devenu le premier actionnaire avec près de 18% du capital. Jusqu'ici, le groupe a dit ne pas vouloir lancer une OPA sur l'éditeur, qui est d'une taille beaucoup plus importante que Gameloft, mais il a demandé à être représenté à son conseil d'administration. Fondé en 1999, Gameloft est spécialisé dans la conception et la distribution de jeux vidéo sur appareils mobiles, et a vu son activité grimper ces dernières années avec la démocratisation des smartphones et autres tablettes. En pleine restructuration, l'entreprise a cependant perdu 24,2 millions d'euros l'an dernier, pour un chiffre d'affaires de 256,2 millions.