"Aujourd’hui, je souhaite prendre la parole parce qu’on regrette ce qu’il s’est passé et donc je commence par présenter mes excuses à mes clients". Près de trois mois après les révélations sur les pratiques frauduleuses de Volkswagen, le patron de la branche française du constructeur automobile sort de son silence. Lancé dans une véritable opération communication, Jacques Rivoal a répondu aux questions d’Europe 1 et présenté ses excuses aux clients de la marque allemande. Aucune indemnisation de ces derniers n’est en revanche prévue, contrairement à ce qu’il se passe outre-Atlantique.
"Cela a quand même été un choc". "Il a d’abord fallu qu’on prenne la mesure de ce qu’il s’est passé. Cela a quand même été un choc", a affirmé en guise de préambule le président du directoire de Volkswagen France. "C’est douloureux, ca fait très mal. La confiance qu’ont nos clients dans nos valeurs, dans nos marques, dans nos produits, elle est mise à l’épreuve. Nous sommes donc tous mobilisés pour rétablir cette confiance", a-t-il ajouté.
Et Jacques Rivoal de poursuivre : "aujourd’hui, je souhaite prendre la parole parce qu’on regrette ce qui s’est passé et donc je commence par présenter mes excuses à mes clients. Mais présenter ses excuses est nécessaire mais ce n’est pas suffisant. Il faut présenter ses excuses et dans la foulée être capable d’expliquer aux clients ce qu’il va se passer et c’est ce qu’on est en mesure de faire aujourd’hui". En l’occurrence, Volkswagen a envoyé une lettre à chacun des clients concernés et s’engage à reparamétrer gratuitement tous les véhicules concernés à partir du mois de janvier.
Des véhicules "de parfaite qualité". "Il y a eu effectivement un logiciel qui permettait d’identifier les situations de test et d’optimiser les émissions de dioxyde d’azote. Ce n’est pas quelque chose qui est conforme aux valeurs de l’entreprise, c’est pour cela qu’on le regrette, qu’on s’excuse et qu’on s’engage à traiter le problème avec cette opération de rappel qui va concerner l’ensemble des clients concernés", a poursuivi Jacques Rivoal. Un rappel qui doit servir à "effectuer une mise à jour du logiciel, une opération qui sera bien évidemment gratuite. On les rassure : l’objectif de nos ingénieurs est de faire en sorte d’éviter toute conséquence significative sur la consommation et la performance du véhicule".
Puis le patron de Volkswagen France s’est empressé de rappeler que ses véhicules sont d’une très bonne qualité et que la fraude révélée ne porte pas préjudice à ses clients. "Ce qui est important, c’est de toujours rappeler aux clients concernés que leur véhicule est en tout point de parfaite qualité, il n’y a aucun problème de sécurité, ils peuvent continuer à rouler en toute sécurité".
Pas d’indemnisation prévue. Les propriétaires d’un véhicule Volkswagen ne doivent en revanche pas s’attendre à recevoir un chèque de 1.000 dollars, comme c’est le cas pour les clients américains. Une différence de traitement que Jacques Rivoal a expliqué ainsi : "c’est toujours difficile de comparer les Etats-Unis avec l’Europe. Les législations sont différentes, les normes sont différentes, les opérations techniques seront différentes. On n’est pas dans une situation similaire".
Les clients et l’environnement ne sont pas les seuls lésés : l’Etat français a également subventionné une bonne partie de ces véhicules au motif qu’ils polluaient moins. Invité d’Europe 1 mardi matin, Manuel Valls n’a d’ailleurs pas écarté l’idée que Volkswagen doive rembourser les bonus écologiques versés à tort. "Les bonus sont assis sur les rejets d’émissions de CO2. Là, ce dont on parle avec ce logiciel, ce sont les émissions de dioxyde d’azote", a réagi Jacques Rivoal.