Dans l'impasse, XL Airways est au bord de la rupture. La compagnie, qui doit 35 millions d'euros, s'est déclarée en cessation de paiement, et espère un placement en redressement judiciaire. La faute selon Laurent Magnin, PDG de XL Airways, "à 2 années extrêmement difficiles sur le plan concurrentiel, avec des compagnies qui débarquent de partout et qui sont rentrées de plein fouet dans les compagnies françaises."
Un appel à Emmanuel Macron
Invité du Grand Journal du Soir de Nathalie Levy, Laurent Magnin interpelle le président de la République. "Je vais lui dire quelque chose à Emmanuel Macron. Ce n'est pas le gouvernement français qui est un problème pour l'aérien français. C'est 50 ans de ministre des Transports nommés pour s'occuper de la SNCF. Au lieu de se focaliser sur un seul moyen de transport comme le font les ministres des transports depuis 50 ans, il faut se pencher sur l'aérien. Quand on se bouge sur la construction avion, on a fabriqué des Airbus et on est devenu numéro 1 mondial." Et le PDG d'XL Airways de renchérir, "On est le premier pays touristique du monde et on est à la traîne en Europe sur le plan du pavillon et de sa puissance. C'est inacceptable !".
Le souhait d'une meilleure redistribution des richesses
Laurent Magnin a alerté les pouvoirs publics sur les problèmes de sa compagnie. Le PDG avait prévenu que cela "allait se terminer par une catastrophe". Mais pour lui, le problème est plus profond. "Ce qui est en cause, c'est la façon dont on aborde l'aérien, le non-partage des richesses autour des aéroports. L'aérien rapporte de l'argent à tout le monde, sauf aux compagnies aériennes françaises. L'argent c'est fait pour acheter des avions et contrecarrer l'attaque de nos concurrents étrangers, pour faire du social, pour développer les carrières des gens dans les compagnies aériennes françaises. Et ça c'est en régression".
Des vols annulés et des billets probablement non remboursés
Dans un discours "sans langue de bois", Laurent Magnin a tenu à expliquer pourquoi sa compagnie aurait du mal à rembourser les clients dont les vols ne seront pas assurés. "Ce n'est pas XL Airways ou Aigle Azur le problème, c'est le système et il faut probablement le faire exploser", a-t-il dit au micro d'Europe 1. "Les 32 compagnies aériennes qui ont disparu en Europe dans les trente dernières années ont planté leurs clients. Pour une raison simple : on est payé à l'avance, et quand on commence à avoir des problèmes financiers, la trésorerie des billets payés à l'avance fait tenir la compagnie. Il y a l'espoir de tenir jusqu'au dernier moment et de trouver une solution."