[2/2] Gustave Eiffel, l’ingénieur qui a révolutionné le fer

Ecoutez la suite de la vie de Gustave Eiffel racontée par Virginie Girod ! L’ingénieur en métallurgie, poussé par sa mère, rêve avec ses associés de construire la tour la plus haute du monde à l’occasion de l’Exposition universelle de 1889. Le thème de l’événement : la Révolution française, dont c’est le centenaire.

Après avoir remporté l’appel d'offres, Eiffel et sa société se lancent dans le chantier en 1887. Les chiffres donnent le tournis : 18 038 pièces à assembler durant 2 ans, 2 mois et 5 jours pour la modique somme de 7,8 millions de francs. Depuis les quais de Seine, certains parisiens s’inquiètent de cette étrange construction qui sort de terre. Maupassant en particulier déteste la tour de métal, qu’il décrit comme « une maigre pyramide d’échelles de fer (et) un squelette disgracieux géant ». Pour faire accepter sa création, Gustave Eiffel invite des journalistes à visiter le chantier ; auprès des ouvriers, il augmente les salaires pour éviter une grève : qui dit chantier inédit dit risques plus élevés. Le 31 mars 1889, le rêve se réalise. La tour dépasse les 300 mètres et Gustave Eiffel pose lui-même un drapeau français au-dessus de son édifice, un miracle technique pour l’époque.

La tour doit être démontée en 1909 mais Gustave Eiffel ne l’entend pas de cette oreille. Il propose au ministère de la guerre de mener des expériences de transmissions militaires depuis le sommet de la tour. On pose donc les premières antennes radio en 1904 et on prolonge la concession jusqu’en 1915, alors que la Première Guerre mondiale éclate. Forte de ce succès, la société Eiffel croule sous les commandes. Tout ne va cependant pas sourire à Gustave Eiffel, éclaboussé par le scandale de corruption sur le chantier du canal de Panama. Eiffel est enfermé à la Conciergerie alors que ces avocats se pourvoient en cassation. Après une semaine de procédure, le jugement est cassé pour vice de forme. Après avoir marqué de son empreinte la capitale française, l’ingénieur préfère désormais faire profil bas. Il s’intéresse un temps à l’aéronautique avant de s’éteindre en 1923.