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SAISON 2023 - 2024, modifié à

En refusant de reconnaître sa défaite dans les urnes lors de l’élection présidentielle de 2020, Donald Trump bafoue des siècles de tradition politique américaine. Comment le président américain doit-il rendre le pouvoir, et comment se met-il en retrait de la vie politique ? Un petit voyage au cœur de l’Histoire s’impose !  Virginie Girod s’entretient avec Yves-Marie Péréon, historien et professeur des universités à Paris-Panthéon Assas pour vous faire découvrir cet aspect méconnu de la politique outre-Atlantique.  

La figure du président américain est indissociable du premier d’entre eux, George Washington. Héros de la guerre d’indépendance, il occupe la maison Blanche durant deux mandats, de 1789 à 1797. "Il a été le premier à définir et à tester le costume qui avait été taillé à sa dimension, en se transformant de commandant en chef d'une armée, à chef d'un pouvoir exécutif, avec une action administrative pour laquelle il s'est avéré très compétent" détaille Yves-Marie Péréon. Mais c’est aussi dans sa manière de quitter le pouvoir que Washington va frapper ses contemporains : malgré sa popularité, il fait le choix de ne pas se présenter à un troisième mandat et de se retirer de la vie politique. "Il a de ce fait instauré un précédent que ces successeurs jusqu'à Franklin Roosevelt ont ensuite suivi" explique Yves-Marie Péréon, alors même que la Constitution américaine ne fixe pas de limite de mandats. Il faut attendre 1951 et le vingt-deuxième amendement à la Constitution pour qu’une limite de deux mandats soit effectivement inscrite dans la loi, après que Franklin Delano Roosevelt a été élu à quatre reprises à la Maison-Blanche.   

Si ce dernier meurt au cours de ses fonctions en 1945, le retrait de ses prédécesseurs a donné naissance à la figure de "l’ancien président", dont les usages se sont également codifiés avec ceux qui l’ont incarné. Contrairement à la France ou à l’Italie, une fois au chômage , l’ancien président américain n’hérite d’aucune responsabilité officielle. "Alors petit à petit, s'est développée une sorte de jurisprudence" retrace Yves-Marie Péréon. La tradition veut ainsi que l’ancien président continue de suivre l’exemple de Georges Washington en prononçant un discours d’adieu, ou encore en assistant à la cérémonie d’investiture de son successeur, qu’il doit s'abstenir de critiquer. Depuis le XIXe siècle, on attend également de lui qu’il rédige ses mémoires. "Elles ont souvent un but apologétique, elles défendent un héritage" ajoute Yves-Marie Péréon. Lui-même a pris la plume pour écrire Rendre le pouvoir, les présidents américains après la Maison-Blanche. De Washington à Trump, paru aux éditions Tallandier. Selon l’historien, en récusant tout à fait de se conformer à ce rôle d’ancien président, Donald Trump conteste ainsi la légitimité de son successeur et bouscule les fondations des institutions américaines. 

"Au cœur de l'histoire" est un podcast Europe 1 Studio. 

- Présentation : Virginie Girod 

- Production : Camille Bichler et Nathan Laporte

- Réalisation : Pierre Cazalot

- Composition de la musique originale : Julien Tharaud 

- Rédaction et Diffusion : Nathan Laporte

- Communication : Kelly Decroix

- Visuel : Sidonie Mangin

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Invité(s) : Yves-Marie Péréon