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SAISON 2023 - 2024, modifié à

Au Cœur de l’Histoire se met à l’heure d’Halloween ! Sans pieux ni gousses d’ail, l’historienne Virginie Girod et Philippe Charlier, médecin légiste, anthropologue et archéologue, s’attaquent aux vampires.  

En 1751, l’abbé Dom Calmet mène l’enquête sur un étrange phénomène en Europe de l’Est, une épidémie de vampires : la population serait envahie par cet être surnaturel. Depuis son abbaye de Senones en Lorraine, il compile un ensemble d'anecdotes et de témoignages dans son Traité sur les apparitions et les Vampires. 

À l’époque, les vampires n’ont rien du monstre esthétique et raffiné qui peuple nos imaginaires aujourd’hui. "C'est ce qu'on appelle un revenant en corps, un mort qui ressort de sa sépulture. Mais c’est une sorte de sac de sang ayant plus ou moins une figure humaine, issu de la plèbe. Esthétiquement, c'est complètement différent" précise Philippe Charlier qui présente et réédite le traité de Dom Calmet aux Éditions du Cerf. Là où l’abbé se servait de la théologie pour expliquer les apparitions de vampires, Philippe Charlier éclaire ce phénomène surnaturel à la lumière de la science moderne. 

Le processus de putréfaction est en fait mal interprété : la circulation sanguine post-mortem fait passer des cadavres pour des revenants. Pour se prémunir de ce que l’on considère alors comme des vampires, on n’hésite pas à profaner les sépultures. "Le pieu a d'abord la vocation de clouer le vampire dans son tombeau. Comme un tableau qu'on cloue au mur, ça ne doit pas bouger. On peut aussi extraire le cœur pour le carboniser, il s’agit de détruire un organe qu’on suppose encore vital" expose Philippe Charlier.  

L’émergence du fantasme des vampires à cette époque est favorisée par des épisodes de conflits, de famine et d’épidémies. A la frontière entre l’Occident et l’Empire ottoman, "on est dans une zone géographique de confrontation, avec des difficultés de vie et de survie extrêmement intense". Dans ce contexte, les vampires jouent le rôle d’exutoire. "La métaphore du vampire cristallise complètement la peur de la population, d'un envahisseur, d'individus d'une autre religion, de famine" développe Philippe Charlier.  "On va désigner un bouc émissaire qui va être un cadavre, et en le brûlant ou le démembrant, la communauté se lave de cette peur panique. C’est une catharsis".  

"Au cœur de l'histoire" est un podcast Europe 1 Studio. 

- Présentation : Virginie Girod 

- Production : Camille Bichler

- Réalisation : Pierre Cazalot

- Composition de la musique originale : Julien Tharaud 

- Rédaction et Diffusion : Nathan Laporte

- Communication : Kelly Decroix

- Visuel : Sidonie Mangin

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Invité(s) : Christophe Charlier