Chaque matin, Franck Ferrand nous fait revivre l'histoire à travers les évènements qui ont marqué la date du jour.
Nous sommes le 10 novembre 2016 mais en quel 10 novembre partons-nous ?
Le 10 novembre 1657, dans la galerie des Cerfs de Fontainebleau. La reine Christine de Suède qui, depuis son abdication, se plaît à voyager en Europe, accuse de trahison son favori Monaldeschi. Lui, plaide sa cause, tente de s’expliquer, implore son pardon mais rien n’y fait. Après deux heures, Christine s’en va et lâche à ses gardes : "exécutez-le ! ". Monaldeschi se défend comme il peut ; pendant la passe d’armes, en saisissant une des lames à pleine main, il perd trois doigts ; puis il reçoit plusieurs coups d’épées. Finalement, la gorge transpercée, il tombe mort. On va l’enterrer discrètement dans l’église d’Avon, proche du château.
Pourquoi "discrètement" ?
Eh bien, parce que c’est tout de même embarrassant, cette affaire. Christine de Suède est l’invitée du roi Louis XIV, elle n’a aucun droit de justice en France. Ce n’est pas à elle de condamner et encore moins d’exécuter un homme, tout traitre soit-il, et qui plus est, dans une résidence de la Couronne ! Bien embarrassés, le jeune roi et Mazarin vont préférer la ménager. L’affaire en reste là mais elle défraiera la chronique.
De quoi Christine accusait-elle son écuyer ?
C’est un peu compliqué. L’ancienne reine de Suède convoitait le trône de Naples, alors aux mains de l’Espagne. Mazarin avait l’intention de lui la soutenir dans son entreprise. Or, elle apprend que le fameux Monaldeschi a prévenu les Espagnols de ses intentions. Elle exerce donc sa justice. Christine montre peut-être, de cette façon, qu’elle reste souveraine, même sans couronne. Mais du coup, elle va devoir renoncer à Naples, quitter la France et se réfugier au Vatican. Un des parcours étranges de l’histoire…