Chaque matin, Franck Ferrand nous fait revivre l'histoire à travers les événements qui ont marqué la date du jour.
Nous sommes le 14 décembre 2017, mais en quel 14 décembre partons-nous ?
Le 14 décembre 1989, jour de la disparition du physicien nucléaire Andreï Sakharov, Prix Nobel de la Paix 1975, mais pour son action en faveur de la liberté et de la justice sociale ; cela faisait plusieurs années, déjà, qu’il avait fondé (en pleine époque brejnevienne) un "comité pour la promotion des droits de l’Homme et la défense des victimes politiques", en compagnie de plusieurs esprits indépendants. Il avait même épousé, en 1972, une militante des droits de l’Homme, Elena Bonner. D’ailleurs, n’ayant pu obtenir le droit de sortir d’URSS pour aller chercher son prix à Stockholm, c’est elle qu’il avait envoyée prononcer son discours. Autant dire qu’en Sakharov, le dissident, le contempteur du régime avait fini par éclipser le grand chercheur.
Et pourtant, Andreï Sakharov a aussi été un physicien majeur.
Et comment ! Il faut dire qu’il était tombé dans la marmite quand il était petit : son père, Dmitri Sakharov, écrivait des ouvrages de vulgarisation. Par la suite, il sera l’élève du prix Nobel de Physique Igor Tamm, sous la direction duquel il va travailler à la mise au point de l’armement nucléaire soviétique.
On comprend qu’un tel domaine d’études ait fini par lui poser un cas de conscience !
Oui, c’est probablement l’origine de sa conscience politique. Sakharov, enfant chéri du régime, en profite pour critiquer Brejnev dès 1966, et publie (plus ou moins clandestinement) des pamphlets à partir de 68. Nous avons le souvenir, en France, d’un Sakharov assigné à résidence dans la première moitié des années 80 ; il faut savoir tout de même que Gorbatchev, sur la fin, avait orchestré sa réhabilitation ; quand Sakharov meurt, le 14 décembre 89, cela fait plusieurs mois qu’il siège, quoique malade, au nouveau Congrès des députés du peuple.
On retrouve Franck Ferrand à 14 heures, sur Europe1.
Pour une émission consacrée à l’Espagne des souverains catholiques : Isabelle et Ferdinand !