Chaque matin, Franck Ferrand nous fait revivre l'histoire à travers les évènements qui ont marqué la date du jour.
Nous sommes le 14 décembre 1990.
A New-York. Ce jour-là, sur proposition de la France, l’assemblée générale des Nations Unies adopte la résolution 45/100 qui légitime le "droit d’ingérence humanitaire". C’est-à-dire la possibilité d’intervenir, de venir en aide aux populations en détresse en se passant de l’accord du pouvoir en place et en créant un couloir d’accès.
C’était le cheval de bataille de Bernard Kouchner.
Entre autres, oui. Cette idée est apparue lors de la guerre du Biafra, à la toute fin des années 60. Le conflit avait fait des dizaines de milliers de victimes directes, puis la famine avait fini de décimer la population. Cette épouvantable situation s’est perpétrée aux yeux de tous, mais sans que les pays occidentaux puissent intervenir. Du fait, justement, de la primauté du principe de non-ingérence. C’est après cette catastrophe humanitaire que les "french doctors", dont Bernard Kouchner ont fondé Médecins sans frontières pour fournir à la fois une aide humanitaire et sensibiliser les institutions. En d’autres termes : sortir de la neutralité défendue par la Croix rouge.
Et défendre un principe d’ingérence.
Oui. En 79, le philosophe Jean-François Revel théorisait même le « devoir » d’ingérence. Ensuite, Kouchner et le professeur de droit Mario Bettati ont porté cette idée. Une fois la résolution adoptée, ce 14 décembre 1990, la première grande intervention aura lieu au printemps suivant pour porter assistance aux Kurdes d’Irak. Inutile de vous dire que ce droit d’ingérence est fortement contesté par les tenant s d’une conception classique des relations internationales mais c’est une autre histoire…
L’histoire, on la retrouve à 14 heures, sur Europe1.
Nous célébrerons les 50 ans de l’élection présidentielle de 1965 (19 déc. 65).