Chaque matin, Franck Ferrand nous fait revivre l'histoire à travers les événements qui ont marqué la date du jour.
Nous sommes le 14 mai 2018, mais en quel 14 mai partons-nous ?
Le 14 mai 1610 : jour de l’assassinat d’Henri IV !
Par Ravaillac ?
Oui, Jean-François Ravaillac, un étrange homme roux, vêtu de vert et venu d’Angoulême. Ce jour-là, en début d’après-midi, Henri IV quitte le Louvre pour rendre visite à son ministre, Sully, qui est malade. Les artères longues et étroites du Paris d’alors sont facilement encombrées. Dans la rue de la Ferronnerie, le carrosse est bloqué par une charrette de foin, devant une auberge, "Au cœur couronné percé d’une lance", ça ne s’invente pas ! À ce moment, Ravaillac surgit de nulle part, grimpe sur l’essieu arrière, et accède à l’intérieur de la voiture qui n’a pas de fenêtres ; sous les yeux du capitaine des gardes, il poignarde le roi par deux fois. Henri IV est immédiatement transporté au Louvre, où il rendra son dernier souffle.
Et l’assassin, il a été arrêté ?
Oui. Il est maitrisé sur le champ et conduit dans un hôtel particulier, rue Charlot, avant d’être transféré à la prison de la Conciergerie. Autant vous dire qu’il va passer un sale quart d’heure. Après avoir été torturé, il est, le 27 mai, reconnu coupable de régicide. Vous connaissez le tarif : il sera conduit en place de Grève pour y être brûlé au soufre, tenaillé, avec plomb fondu dans les plaies, enfin, écartelé vif, dans des souffrances affreuses, interminables. Or, pour tout vous dire, il me semble qu’on s’est acharné sur ce malheureux pour dissimuler l’essentiel.
Ravaillac avait des complices ?
Ou pire que cela : des commanditaires. En tout cas, des personnes capables de manipuler son esprit fragile ! L’enquête, à l’époque, a été interrompue "vu la qualité des personnes accusées" : un cas inouï dans l’histoire. Et si l’on cherche à qui profite le crime, on est tenté, comme le regretté Philippe Erlanger, d’aller chercher du côté du duc d’Epernon.