Chaque matin, Franck Ferrand nous fait revivre l'histoire à travers les évènements qui ont marqué la date du jour.
Nous sommes 14 mars 1937, à Rome. Le pape Pie XI s’élève contre le nazisme et publie une encyclique, c'est-à-dire une déclaration officielle. Cette encyclique porte un nom explicite : Mit brennender Sorge, en allemand dans le texte, que l’on peut traduire par : Avec une inquiétude brûlante. Les encycliques sont habituellement publiées en latin, mais le pape a voulu souligner que celle-ci était destinée à être lue dans les églises allemandes.
Et que dit-elle ?
Elle met en garde contre le nazisme. Je vous rappelle que nous sommes en 1937, Hitler est au sommet de sa carrière. L’encyclique rappelle l’incompatibilité entre toute politique raciste et les valeurs de l’Eglise catholique. Il en profite pour critiquer vivement la remise en cause du Concordat signé, en 1933, entre le Saint Siège et l’Allemagne - un accord qui avait pour but de protéger les catholiques allemands. Pie XI ironise enfin gravement sur le culte du chef et sur cette espèce de religion nationale que le IIIe Reich met en place. Bref, il s’élève ouvertement contre l’hitlérisme.
Et les nazis laissent ce texte être lu dans les églises ?
Disons que toutes les dispositions ont été prises par l’Eglise pour une diffusion discrète de l’Encyclique. Certains prêtres ne l’ont ainsi reçue que le matin du jour prévu pour sa lecture.
Mais ça ne pouvait pas rester complètement secret.
L’objectif était que les catholiques d’Allemagne puissent l’entendre. Évidemment, tout de suite, les nazis ont interdit sa diffusion ; et ils en ont profité pour augmenter les brimades anticatholiques. Mais la lecture de Mit brennender Sorge fait partie de ces moments historiques où l’Eglise a pris clairement position sur un plan politique. Quelques jours plus tard, Pie XI devait publier une autre encyclique, condamnant cette fois le communisme soviétique. Mais c’est une autre histoire…
Et l’histoire, on la retrouve à 14 heures, sur Europe1.
Nous revivrons l’histoire du premier music-hall de France : les Folies Bergère !