Chaque matin, Franck Ferrand nous fait revivre l'histoire à travers les évènements qui ont marqué la date du jour.
Nous sommes le 16 janvier 2017, mais en quel 16 janvier partons-nous ?
Le 16 janvier 1920, aux États-Unis. À partir de cette date, les Américains n’ont plus le droit d’acheter, de vendre ou de fabriquer une seule goutte d’alcool. C’est ce que l’on appelle la Prohibition.
Qui en est à l’origine et pourquoi ?
Figurez-vous que ce sont les ligues de vertu. Oh, l’idée part sans doute d’une bonne intention. Dès le XIXème siècle, certains pasteurs ont lutté contre les méfaits bien connus de l’alcool et de son cortège de violences conjugales, notamment. L’idée a ensuite été reprise par des mouvements comme le terrible Ku-Klux-Klan. Petit à petit, certains États vont mettre en place des mesures de prohibition, ce sont les Dry States (les Etats secs). En 1855, 13 Etats sont concernés. Le 28 octobre 1919, le Volstead act qui cadre ces dispositions est entériné. Et le 16 janvier 1920 donc, les mesures entrent en vigueur. Il est interdit de fabriquer, de vendre ou simplement de transporter de l’alcool, exception faite tout de même du vin de messe et de quelques médicaments.
D’où le développement d’un marché noir ?
Bien entendu. Les contrebandiers d’autrefois cachaient des bouteilles d’alcool dans leurs bottes, on les a donc appelés les "bootleggers" ! Mais avec la Prohibition vient surtout la grande époque des gangsters, Al Capone en tête, à Chicago. Les autorités sont vite débordées par ce marché parallèle. Les bars clandestins fleurissent, ainsi que les distilleries artisanales dans les caves. Je vous déconseille cet alcool frelaté ! Les Incorruptibles, la série puis le film – et depuis quelques années l’excellente série Bordwalk Empire, installée par Martin Scorsese à Atlantic City, montrent la violence suscitée par la prohibition. En 1933, on vote le XXIème Amendement autorisant la consommation d’alcool. La morale de l’histoire, c’est que lorsqu’une loi devient excessive, elle peut devenir contreproductive !