Chaque matin, Franck Ferrand nous fait revivre l'histoire à travers les événements qui ont marqué la date du jour.
Nous sommes le 1er mai 2018, c’est la Fête du Travail. D’où vient-elle, cette fête ?
Son origine, c’est aux États-Unis qu’il faut la chercher. Même si là-bas, la grande journée ouvrière reste le premier lundi de septembre. Le 1er mai 1886, à Chicago, éclate une grève en faveur de la journée de huit heures, qui donne naissance, le surlendemain, à une manifestation durement réprimée par la police. Les Anarchistes vont en faire un emblème de la répression. Or, en France, en 1889, la IIe Internationale socialiste est réunie pour célébrer le centenaire de la Révolution ; et l’on décide donc d’organiser une grande manifestation, à date fixe ; pourquoi le 1er mai ? Par référence à ces événements de Chicago !
On ne devait la Fête du travail au Régime de Vichy ?
C’est tout le paradoxe de cette affaire : l’origine de la fête du 1er Mai se trouve dans un mouvement anarchiste. Le terme de "Fête du travail" a même été inventé par Jules Guesde. Mais son caractère officiel en France, c’est au gouvernement de Vichy qu’on le doit. C’est la loi Belin de qui a fait officiellement du 1er Mai un jour chômé et payé. À Vichy, on l’avait rebaptisé : "fête du Travail et de la concorde nationale".
Or, on a repris l’idée à la Libération.
Disons qu’en 1947, sur proposition du socialiste Daniel Mayer, le 1er Mai est ré-institué "jour chômé et payé" dans toutes les entreprises, publiques comme privées. Ce qui n’en fait pas pour autant une fête nationale ! Quant aux grands défilés syndicaux, il faudrait du temps pour retracer leur histoire. Après l’interdiction de défiler liée aux guerres d’Indochine et d’Algérie, il faudra attendre le 1er mai 1968 pour que la CGT organise une grande manifestation dans les rues de Paris. Depuis, cette mobilisation a connu, vous le savez, quelques hauts et beaucoup de31 bas !
On retrouve Franck Ferrand à 14 heures sur Europe 1.
Pour une émission sur le Front populaire, c’est de saison.