Chaque matin, Franck Ferrand nous fait revivre l'histoire à travers les événements qui ont marqué la date du jour.
Le 23 décembre 1588, nous sommes au château de Blois, pour assister à l’un des épisodes-clés de l’histoire de France, épisode dont la victime est Henri de Guise, chef de la ligue catholique. Le roi, à l’époque, c’est Henri III ; il n’a pas eu d’héritier mâle et son successeur désigné est un Protestant : Henri de Navarre – le futur Henri IV. Cela, les catholiques en général, et les Guises en particulier, ne peuvent l’accepter. Leur chef, Henri, dit "le Balafré", soutenu par son frère le cardinal de Lorraine, prépare donc un coup d’Etat. Il se fait nommer lieutenant général du royaume, et exige la réunion, à Blois, des Etats-Généraux. Eh bien c’est à Blois qu’il a rendez-vous avec la mort.
Le rôle du roi dans l'assassinat du chef de la Ligue est essentiel. Cela choque un peu nos mentalités modernes, mais Henri III est bien à l’origine de ce crime d’Etat. Il faut bien comprendre que, de son point de vue, il y va de la survie de sa dynastie et de la continuité de l’Etat.
Henri III va charger de la terrible besogne un certain nombre de seigneurs de son entourage ; c’est sa garde personnelle qui se poste en embuscade – on les appelle les "Quarante-cinq". Le soir du 22 décembre, le roi convoque les Guises pour le lendemain, à l’aube – il a prétexté d’un départ matinal pour La Noue, où il doit fêter Noël. Précisons qu’il les a convoqués avant le Conseil, ce qui explique que le duc de Guise entre chez le roi de si bonne heure, sans escorte et sans armes.
On le tue à coups d’épées ; on va tuer aussi son frère, puis les deux corps sont brûlés à la broche et jetés dans la Loire. Précisons qu’Henri III ne survivra guère à ses ennemis ; il sera assassiné à son tour, par le moine Jacques Clément, le 1er août suivant – mais ça, c’est une autre histoire…