25 mai 1846 : Louis-Napoléon Bonaparte s’échappe du fort de Ham, dans la Somme

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SAISON 2016 - 2017

Chaque matin, Franck Ferrand nous fait revivre l'histoire à travers les évènements qui ont marqué la date du jour.

Nous retrouvons Franck Ferrand, pour notre rendez-vous "Un jour dans l’histoire". Bonjour, Franck.

Bonjour, Sébastien, bonjour à tous.

Nous sommes aujourd’hui le 25 mai ; est-ce que cela vous dit quelque-chose ?

Cela me rappelle le 25 mai 1846, au fort de Ham, dans la Somme. Ce jour-là, un certain Louis-Napoléon Bonaparte se fait la belle, après six ans de captivité.

Et pourquoi le futur Napoléon III y était-il enfermé ?

Parce qu’il avait conspiré ! Chef exilé du parti bonapartiste, exilé en Angleterre après une tentative ratée de coup d’Etat, il a cru, en 1840, pouvoir profiter de l’enthousiasme accompagnant le retour des Cendres de son oncle, Napoléon Ier, pour prendre le pouvoir. Il revient en France avec une soixantaine d’hommes. Mais c’est un fiasco total. Ses hommes sont attifés d’uniformes de la Grande Armée. Le petit commando débarque sur une plage de Boulogne et commence à haranguer la foule. Un officier s’approche du groupe pour raisonner les factieux, Louis-Napoléon tire un coup de pistolet et le blesse ! Fin de la tentative de coup d’Etat. Le neveu du grand empereur est arrêté, conduit à Paris et condamné à la prison perpétuelle. D’où sa réclusion au fort de Ham.

Il y reste donc six ans et comment s’échappe-t-il ?

Par la porte ! Et grâce à quelques complicités internes. Il revêt les habits d’un maçon, un certain Alphonse Pinguet, dit Badinguet. Il prend une solive, une grande planche de charpente, la place sur son épaule de manière à cacher son visage et passe donc par la porte principale, comme un ouvrier lambda. On imagine qu’il a dû forcer le trait jusqu’à faire un petit salut amical à la sentinelle. Le voilà dehors ! Deux ans plus tard, en 1848, Louis-Napoléon deviendra le premier président de la République française, avant le coup d’Etat qui fera de lui Napoléon III ! Certains de ses opposants continueront de l’appeler Badinguet, du nom du maçon à qui il avait subtilisé les frusques. En 1870, Napoléon III sera à nouveau prisonnier, des Prussiens cette fois.

Franck, on vous retrouve, tout à l’heure à 14 heures, pour 90 minutes "au cœur de l’histoire" !