Chaque matin, Franck Ferrand nous fait revivre l'histoire à travers les évènements qui ont marqué la date du jour.
Nous sommes le 28 septembre 2016, mais en quel 28 septembre partons-nous ?
Le 28 septembre 1958, jour où les Français ont dit oui à la Constitution de la Ve République.
Et pour être honnête, ce 28 septembre-là, les Français ont d’abord dit "oui" au retour du général de Gaulle au pouvoir et ils ont répondu "vivement" aux efforts annoncés par l’équipe entrante, de mettre un terme au problème algérien.
Car la nouvelle Constitution, dans cette affaire, est passée un peu au second plan même si, dans l’esprit du général de Gaulle, il s’agissait d’un préalable nécessaire, mûri de longue date.
À l’époque, cela fait un long moment que De Gaulle a entamé sa "traversée du désert" ?
Plus de douze ans ! Douze années de refus du parlementarisme, tel qu’il devait s’exprimer dans les fondements de la IVe République. Dès juin 1946, par le célèbre discours de Bayeux, le Général avait posé les principes de ce qui, à ses yeux, devait permettre la bonne marche de l’État à savoir, un exécutif fort.
Ça ne rajeunit personne, mais la génération d’anciens de Sciences-Po se rappelle les conférences annuelles que Michel Debré, l’un des principaux rédacteurs du nouveau texte constitutionnel, donnait rue Saint-Guillaume, pour rappeler les intentions des pères fondateurs du nouveau régime.
Plus d’un demi-siècle plus tard, peut-on dire que la Ve République leur est demeurée fidèle ?
Dans l’esprit, oui plus ou moins. Même si depuis une bonne trentaine d’année, les révisions constitutionnelles ont abondé, rognant un peu de leur esprit gaullien, et tirant depuis quelque temps, vers une forme de présidentialisation du régime.