Chaque matin, Franck Ferrand nous fait revivre l'histoire à travers les événements qui ont marqué la date du jour.
Nous sommes le 9 février 2018, mais en quel 9 février partons- nous ?
Le 9 février 1874. Le jour de la mort d’un grand homme. Celui qui a su apprivoiser l’histoire, vulgariser cette matière parfois complexe pour la faire aimer de générations entières. C’est un peu mon maître : il s’agit de l’historien Jules Michelet.
Quelle était sa particularité ?
Il savait raconter. Surtout, il n’avait pas peur de raconter ! Plutôt que d’infliger au public une histoire aride et froide, il a su restituer ses connaissances historiques avec style ! Et ça, cet enthousiasme, c’était nouveau. Au passage, ça ne lui a pas valu que des amis, chez les historiens notamment. Aujourd’hui encore, d’aucuns nourrissent un certain mépris à son encontre. Son crime : avoir fait passer la passion avant tout.
C’est-à-dire ? Au détriment de l’exactitude des faits ?
Parfois, il faut bien le dire. On ne peut pas prendre les écrits de Michelet pour argent comptant. Il n’était pas le maître de la rigueur historique. Mais ce n’est pas en cela qu’il a marqué son temps. Il est indispensable aujourd’hui parce que, comme Alexandre Dumas son contemporain, il sait vous faire visiter l’histoire, vous en donner un aperçu, vous en faire tâter l’ambiance, comme dans sa monumentale Histoire de France ou sa superbe Histoire de la révolution. Si vous voulez que vos enfants aiment l’histoire, faites leur lire Michelet. Il meurt ce 9 février 1874 à Hyères, d’une crise cardiaque. Il a d’abord été enterré à Hyères, c’était sa volonté. Mais un si grand homme ne pouvait échapper à des funérailles officielles. Il est maintenant au Père-Lachaise représenté sous forme de gisant, avec cette inscription : "L’histoire est une résurrection". On ne saurait mieux dire…
On retrouve Franck Ferrand à 14 heures, sur Europe1.
Pour une émission avec Hélène Carrère d’Encausse, consacrée aux liens particuliers du général de Gaulle avec la Russie.