Chaque matin, Franck Ferrand nous fait revivre l'histoire à travers les événements qui ont marqué la date du jour.
Nous sommes le 9 janvier 2018, mais en quel 9 janvier partons-nous ?
Le 9 janvier 1934, à Chamonix. Ce jour-là on retrouve, mort, dans un chalet, Alexandre Stavisky que l’on surnommait "le beau Sacha". Il s’est suicidé, semble-t-il.
Pourquoi "semble-t-il" ?
Parce que tout de suite, cette mort a posé des questions. Cet Alexandre Stavisky est un escroc, un financier mouillé dans des affaires de trafic d’influences avec des politiciens, notamment une arnaque montée avec la complicité du député-maire de Bayonne. Il est recherché par la police. Or, au moment où la police le retrouve, il se suicide, ce qui arrange bien tout le monde. Au moins, Stavisky ne parlera plus ; il n’impliquera pas de nouveaux responsables. Du reste, si vous y regardez de plus près, il y a des éléments qui ne collent pas. Le Canard enchainé titre : "Stavisky s’est suicidé d’une balle tiréeà trois mètres ! Ce que c’est que d’avoir le bras long !". Alors, c’est une affaire comme tant d’autres sauf qu’à l’époque, le climat est bien délétère, sur fond de crise économique et politique. C’est le règne, l’instabilité parlementaire inhérente au régime de la IIIème République. Surtout, Stavisky est un juif d’origine russe. Les ligues antisémites vont s’en donner à cœur-joie, et attaquer la politique de naturalisation.
C’est donc un déclencheur ?
Un prétexte pour lancer un mouvement anti-gouvernemental. Les ligues manifestent. Avec violence. Le gouvernement tombe. Le 6 février, Édouard Daladier, le président du conseil, va présenter le nouveau gouvernement. Pendant ce temps, une manifestation dégénère, place de la Concorde. La police tire. On compte 17 morts et des milliers de blessés. Daladier démissionne. Deux ans plus tard, ce sera la victoire du Front Populaire avec Léon Blum à sa tête.
On retrouve Franck Ferrand à 14 heures, sur Europe1.
Pour une émission sur les missions au Japon de Saint François-Xavier.