Chaque matin, Franck Ferrand nous fait revivre l'histoire à travers les événements qui ont marqué la date du jour.
Le 2 décembre 1959, le jour de la rupture du barrage de Malpasset, qui va faire des centaines de morts ! Nous sommes à un peu moins de 10 km de Fréjus. Le barrage a été construit dans la vallée du Reyran. C’est une construction importante, voire indispensable, puisque le barrage assurait l’alimentation en eau de Fréjus, de Saint-Raphaël et des terres agricoles alentour.
Un barrage qui retenait une quantité d’eau phénoménale. Lorsqu’il vient à céder, à 21h13, ce sont quelque 50 millions de mètres cube d’eau qui déferlent d’un seul coup, à la vitesse de 70 km/h. Les témoins parlent d’une vague de 40 mètres de haut qui emportent tout sur son passage "dans un bruit de locomotive". Ce torrent emporte avec lui les fermes qui se trouvent sur son passage. Puis il atteint Fréjus. Alertés par les cris de panique, certains habitants ont commencé à fuir, mais il est déjà trop tard. C’est le lendemain que l’on pourra mesurer l’étendue de la catastrophe : on patauge dans la boue, des corps gisent ça et là. Le bilan humain va se révéler affreux : 423 morts. On peut parler d’une des catastrophes les plus dévastatrices de l’histoire de France.
Le barrage avait été construit cinq ans plus tôt, selon les normes – et sans défauts de fabrication. Ce qui est en cause, ce serait le choix du site et celui du type d’ouvrage; cette forme de barrage, certes moins coûteuse, n’était pas adaptée. Enfin il faut faire la part des terribles conditions météo. Il a beaucoup plu à l’automne 59, le niveau du lac de retenue avait considérablement augmenté. Les roches enfin, qui soutenaient l’ouvrage, étaient sans doute trop fragiles. En 2009, pour commémorer les 50 ans de la catastrophe, un mémorial a été édifié sur les lieux.