1:46
  • Copié
, modifié à

Les millions de personnes actives sur les réseaux sociaux peuvent constituer une vaste base de données sociales et physiques.

Et si les réseaux sociaux devenaient des outils de veille sanitaire en temps réel...

La réflexion vient d'une passionnante tribune publiée dans le New York Times par Henry Kautz qui est le patron du département d'informatique à l'École Hajim d'ingénierie et de sciences appliquées de l'Université de Rochester.

Il propose une utilisation scientifique des réseaux sociaux

Les millions de personnes qui publient sur Twitter ou Facebook sont pour lui un vaste réseau de capteurs, fournissant en temps réel des données sociales mais aussi biologiques et physiques.

Donnez-nous un exemple précis....

Le groupe de recherche d'Henry Kautz traque les intoxications alimentaires dans les restaurants de New York. Ils identifient les tweets venant de clients de restaurants et les géolocalisent. Dès qu'un utilisateur qui a été au restaurant est repéré, ses tweets sont analysés dans les 72 heures qui suivent afin de voir s'il évoque des symptômes d'intoxication alimentaire : vomissements, diarrhée, douleurs abdominales, fièvre frissons. Sur 4 mois, le système a recueilli 3,8 millions de tweets. 23.000 personnes écrivait avoir été au restaurant. Parmi elles 480 rapports d'intoxication alimentaire.

Des intoxications pas forcément liées au restaurant...

Non mais lorsqu'on compare les résultats obtenus avec les données des inspections de restaurants menées par le Département de New York de la Santé et de l'Hygiène mentale, une corrélation signifiante apparaît entre les restaurants pointés comme insalubres par les inspecteurs et les données de Twitter. Henry Kautz évoque aussi d'autres équipes de chercheurs qui tracent d'autres pathologies sur les réseaux sociaux : la grippe ou la dépression post-partum. Il montre en tous cas de manière éclairante comment les réseaux sociaux peuvent aider les études de santé publique et la veille sanitaire.

Les chroniques des jours précédents