Auteure de "Les méduses ont-elles sommeil ?", Louisiane C. Dor, 22 ans habite désormais au Brésil depuis un an. Originaire du Limousin, elle a quitté la Côte d’Azur à 18 ans pour emménager à Paris, où elle est tombée dans l’enfer de la drogue. Elle a raconté son histoire dans l’émission "Il n’y en a pas deux comme elle".
Sorties et premiers effets. Tout à commencé à son arrivée dans la capitale. "J’ai emménagé chez une amie à Paris, qui était cocaïnomane, et qui m’a fait essayer avec un esprit presque maternel. Elle pensait bien faire. Avec elle, j’ai commencé à sortir beaucoup", a expliqué Louisiane à Marion Ruggieri, "et dans le milieu de la nuit, la MDMA (aussi connue sous le nom d’ecstasy) se vend comme des cigarettes. C’était presque impossible d’éviter ça." "La première fois que j’en ai testé, ça m’a procuré une sensation de bien-être. C’est comme si la musique et les mots se matérialisaient, la Terre est plus belle…", a-t-elle expliqué à propos de ce "paradis perdu".
Une drogue dite "festive". "Il est difficile de se rendre compte qu’on est accro", poursuit Louisiane. "On le voit quand on est en soirée, en disant ‘moi, je passe la soirée sans MDMA quand je veux’. Au final, on passe son temps à en chercher une petite dose pour la dissoudre dans un verre, et on y pense toute la soirée." Pire encore, selon elle, "les jeunes ne considèrent pas cela comme une drogue, c’est un effet de mode, presque comme une marque de vêtements ou de cigarette, ça ne leur fait pas peur."
Effets secondaires. "Dès qu’on rentre chez soi, c’est impossible de dormir", explique la jeune femme. "Les effets de la MDMA comme de la cocaïne perdurent très longtemps. L’appétit ne revient pas tout de suite non plus, et on a une dépression énorme. Pendant une semaine on déprime, notre vie est affreuse, c’est la grosse remise en question." Mais la drogue a aussi empiété sur sa vie sociale et professionnelle. "Je faisais des castings photo pour des publicités, et j’ai complètement arrêté. Socialement, je n’étais plus qu’avec des personnes consommatrices de drogues, et je parlais très peu à ma famille. Ma vie tournait autour de ça, de la MDMA et des soirées. C’était devenu un cercle vicieux."
Comment faire face ? "Le problème n’était pas vraiment par rapport à la drogue. Je sortais vraiment trop, presque la moitié de la semaine. L’autre moitié, je la passais à redescendre chez moi." Armée d’une volonté de fer, Louisiane a, d’un coup, décidé de régler le problème par elle même : "Un jour, j’ai regardé autour de moi, je me suis dit : ‘Là, ça ne va plus’, et j’ai quitté Paris." Je voulais arrêter de fréquenter mes amis consommateurs, ce que j’ai fait. Je n’ai même pas supprimé mon répertoire, j’ai changé de numéro de téléphone. Je me suis consacrée à une vie complètement saine, l’inverse de ce que je vivais auparavant, quelque chose d’on ne peut plus normal." "Je m’en suis sortie toute seule, sans conseils ni rien, juste avec ma bonne conscience. Ma mère n’était pas au courant non plus, jusqu’à ce que j’écrive mon livre ‘Les méduses ont-elles sommeil ?’. Elle a découvert presque toute l’histoire, puisqu’elle n’est pas entièrement autobiographique. Personne ne le savait, sauf mes amies consommatrices, et personne ne m’a aidée."
"Les méduses ont-elles sommeil ?" de Louisiane C. Dor, qui sera publié aux éditions Gallimard en mai prochain
Chaque jour, Marion Ruggieri répond à une question, décortique les tendances du moment en compagnie d’un spécialiste et d’un grand témoin. #P2CE
Invité(s) : Louisiane C. Dor