Le 19 mars 2012, Mohamed Merah assassinait un enseignant et trois enfants juifs devant l'école Ozar-Hatorah à Toulouse. Parmi les victimes, Jonathan Sandler et ses deux fils, Arieh, 5 ans, et Gabriel, 4 ans.
Alors que François Hollande doit se rendre jeudi sur les lieux du drame avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, Samuel Sandler, père et grand-père de trois des quatre victimes, évoque cette visite officielle ainsi que l'assassin de "ses enfants" au micro d'Europe 1.
"Je n'attends pas grand-chose de cette visite"
Si Samuel Sandler, président de l'Association culturelle israélite de Versailles,salue cette visite officielle et déclare avoir "toujours été reconnaissant vis-à-vis de l'Etat d'Israël et de la République Française" dont il a toujours trouvé l'attitude à l'égard de ses enfants "remarquable", l'homme confie ne pas attendre "grand-chose de cette visite". "La seule chose que je pourrais attendre, c'est revoir mes enfants et cela n'est pas possible", déplore-t-il.
"La violence n'est pas une solution :"
"Autour de l'assassin, il y a encore ses mentors"
Sur l'enquête concernant les actes de Mohamed Merah, Samuel Sandler explique être préoccupé par deux choses. La première, par les relations qui ont pu lui permettre de réaliser de tels crimes, estimant qu'"autour de l'assassin, il y a encore ses mentors" et "qu'ils sont toujours prêts à faire d'autres actes". Enfin, sur le volet policier, ce grand-père meurtri mais dépourvu de haine, espère, sans condamner, ni dénoncer, que "si la police a pu commettre des erreurs, cela l'aidera à ne plus les commettre et à être plus vigilant à l'avenir". A la question, de savoir s'il n'est pas dans un sentiment de vengeance, sa réponse est simple : "non, pas du tout".
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"Il faut parler aux jeunes de banlieue"
En évoquant le fait que Mohamed Merah puisse être une icône ou un modèle, Samuel Sandler explique ne pas être en colère car "être en colère ne changera rien". "Il faut parler aux jeunes de banlieue ", a-t-il estimé en affirmant que le manque de dialogue et la violence "ne sont pas une solution". "La laïcité, c'est aussi admettre et connaitre l'autre et c'est aussi 'bien vivre ensemble'". Un aspect qu'il faut développer avant tout, conclue-t-il.
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