Chaque matin, Nicolas Beytout analyse l'actualité politique et nous livre son opinion. Ce lundi, il s'intéresse au sondage Harris Interactive pour le cabinet CommStrat qui a mesuré les chances à gauche d’Anne Hidalgo et d’Arnaud Montebourg, en les opposant alternativement à Xavier Bertrand ou à Valérie Pécresse. Dans tous les cas de figure, le duo Macron-Le Pen se détache nettement pour le deuxième tour avec un léger avantage à la candidate du Rassemblement national.
L’Opinion publie ce lundi matin un sondage sur l’élection présidentielle de l’an prochain, avec des résultats assez frappants.
C’est la première fois qu’étaient testés certains de ces candidats qui laissent transparaître de plus en plus clairement leur envie d’y aller. Ce sondage Harris Interactive pour le cabinet CommStrat a ainsi mesuré les chances à gauche d’Anne Hidalgo et d’Arnaud Montebourg, en les opposant alternativement à Xavier Bertrand ou à Valérie Pécresse. Le résultat est clair. Dans tous les cas de figure, le duo Macron-Le Pen se détache nettement pour le deuxième tour. Mais cette fois, c’est Marine Le Pen qui virerait en tête, avec 26 ou 27% selon les hypothèses, soit cinq points de mieux qu’en 2017. Elle donc prend de l’avance sur le chef de l’État qui s’installe, lui, à 24%.
Derrière eux, ça se présente comment ?
Loin, ça se présente loin. La droite républicaine s’éveille doucement, très doucement. Xavier Bertrand est crédité de 16% et Valérie Pécresse de 14%. Mais c’est beaucoup plus prometteur que les scores des autres candidats. Jean-Luc Mélenchon qui sort à 10 ou 11% selon les configurations, ne pourrait plus rejouer la grande scène tragique du "à 600 000 voix près, j’étais au 2e tour". Seule consolation pour lui, il devance toute la gauche, y compris les Verts et leur possible/probable candidat Yannick Jadot qui plafonne entre 7 et 10%. L’un, Jean-Luc Mélenchon, n’a jamais surmonté les effets de son dérapage lors de la perquisition des locaux de son parti, La France Insoumise. L’autre, Yannick Jadot, doit déchanter. La vague verte des municipales ne se transforme pas, mais alors pas du tout sur le plan national. Peut-être un effet des outrances de certains maires écolos de grandes villes.
Les autres hypothèses à gauche, comme Anne Hidalgo et Arnaud Montebourg ?
Arnaud Montebourg qui démarre aujourd’hui un premier déplacement politique en Bretagne. Le candidat souverainiste de gauche a encore une bonne marge de progression, il n’est crédité que de 5% au premier tour. Quant à Anne Hidalgo, c’est la douche froide avec six ou au mieux 7% des intentions de vote. On est loin de la vague de fond, loin du mouvement qui s’était produit jadis autour de Ségolène Royal. Les deux pieds dans la terre, elle avait réussi à incarner une partie de la France, alors que la maire de la capitale, les deux pieds sur son vélo, ne séduit pour l’instant que le boboisme parisien. C’est un fait, la France est à droite et au centre, et à ce jour, la seule chance qu’a la gauche d’enrayer ce scénario, ce serait une union la plus large possible. Une fiction.