Rixes entre bandes : le gouvernement est pris à revers par l’actualité

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Chaque matin, Nicolas Beytout analyse l'actualité politique et nous livre son opinion. Ce jeudi, il s'intéresse au positionnement de l'exécutif face aux violences entre bandes rivales.

Emmanuel Macron célèbrera ce jeudi la journée d’hommage aux victimes du terrorisme.

Si la menace islamiste reste toujours aussi présente, c’est une autre forme de violence qui fait en ce moment l’actualité : les affrontements entre bandes. Cette violence est d’autant plus choquante qu’elle est le fait de mineurs de plus en plus jeunes et brutaux, et qu’elle s’abat aussi bien sur des zones généralement tranquilles, transformées en théâtre sanglant de petits meurtres entre ados. Une fois de plus, pas de chance, en matière de lutte contre la délinquance, le gouvernement est pris à revers par l’actualité.

Un plan contre la violence des bandes va être mis en place.

Avant le muguet du 1er Mai, promis. D’ici là, le gouvernement aura mobilisé les préfets, il aura multiplié les déplacements sur les lieux de déchainement de la violence, Premier ministre et ministre de l’Intérieur en tête de cortège. L’objectif est de montrer que le pouvoir est sur la brèche, parce que, pour le reste…

Pour le reste, il y a la loi de sécurité globale de Gérald Darmanin.

Qui n’est toujours pas votée par le Sénat. L’Assemblée a adopté cette loi, dans la douleur d’ailleurs. Dans les débats, on avait plus parlé des violences policières que du renforcement des moyens de lutte contre l’insécurité. C’est un des points faibles d’Emmanuel Macron, il ne parvient pas à imposer sa marque dans le domaine du régalien, la sécurité et l’ordre. Gérald Darmanin a fini par apaiser la colère et le ressentiment des policiers, mais pas à juguler le sentiment d’insécurité ressenti par la population. Les sondeurs le pointent à chaque fois, c’est la deuxième préoccupation des Français, et ils ne font majoritairement pas confiance au chef de l’État pour apporter les bonnes réponses. Et cela en dépit des signaux qu’il essaye d’envoyer. Mais voilà, il se trouve toujours des voix, au sein même de sa majorité, pour couvrir le message sur la sécurité par un propos sur la menace faite aux libertés publiques. Résultat : beaucoup d’efforts pour rien.

Or, ce sujet de la sécurité ne va certainement pas disparaître de l’actualité.

Au contraire, et on peut compter sur l’opposition (Les Républicains et le Rassemblement national) pour alimenter la controverse et nourrir l’accusation politique.

Et les affrontements entre bandes ?

Vous connaissez cette implacable loi humaine : le quotient intellectuel d’une bande est inversement proportionnel au nombre de ceux qui la compose. Les affrontements vont donc continuer, stimulés par les réseaux sociaux et l’admiration que ces jeunes éprouvent à regarder les vidéos de leurs tristes exploits.