Emmanuel Macron lâche la bride sur le déficit. Il n'y aura pas de suppressions des allocations familiales pour les ménages les plus riches, ni d’économie sur les arrêts de travail.
Pas de rigueur excessive, pas de vagues dans l’opinion : ce pourrait être le mot d’ordre de la préparation du budget.
Compte tenu de l’état très dégradé des comptes de la France, on peut évidemment s’en inquiéter. Pour tenir l’objectif de déficit public prévu l’an prochain, prévu à 2,1% du PIB, il faudrait, au minimum, faire trois milliards d’euros d’économies, en plus des mesures déjà prises comme sur l’assurance-chômage. Sauf que la tendance n’est pas au rabot. L’Élysée ne veut pas de vagues. Il n’est plus question, par exemple, de faire des économies sur les arrêts maladie. Ni de réduire encore les allocations familiales des plus aisés. Les économies attendront.
Quitte à ce que le déficit dérape un petit peu ?
Et à ce qu’il soit en effet un peu supérieur aux 2,1% prévus. La raison évidemment est politique : l’acte II du quinquennat est placé sous le signe de l’apaisement. Mais plus profondément, tout se passe comme si on était petit à petit en train de changer de paradigme. Après tout, lorsque les taux d’intérêt sont négatifs, pourquoi avoir peur de s’endetter davantage ? La baisse des taux d’intérêt a réduit la charge de la dette de deux milliards d’euros sans aucun effort. Ce chiffre va doubler l’an prochain. À court terme, c’est formidable. Mais on le voit, ça n’incite pas l’État à faire des économies ni à se restructurer en profondeur. Et c’est bien dommage.