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Aujourd'hui, un être humain sur quatre manque d’eau.

L'édito économique de Nicolas Barré, directeur de la rédaction des Echos

C’est la journée mondiale de l’eau et l’occasion de rappeler une évidence dont on n’a pas vraiment conscience chez nous : l’eau est une ressource de plus en plus rare…
Un être humain sur quatre aujourd’hui manque d’eau, subit ce qu’on appelle un stress hydrique. Et la situation se dégrade très vite. Il y a un siècle, il y avait 15.000 mètres cubes d’eau disponible par habitant de la planète et par an. En 2030, on ne sera plus qu’à 3.000 mètre cubes. Or le minimum vital est à 1.800 : on va y arriver très vite ! Car la masse d’eau sur la planète est stable mais les besoins explosent avec la démographie, l’activité économique, l’agriculture…

Et surtout l’accès à l’eau est très inégalement réparti

On peut tracer ce que certains appellent "la diagonale de la soif" : une ligne qui irait de l’Afrique du Nord au Proche Orient puis à l’Inde et à la Chine du Nord-Est. La Chine qui réunit un quart de la population mondiale avec seulement 8% des ressources en eau. A l’intérieur même de la Chine, la situation est dramatique par exemple à Pékin où on est à 500 mètres cubes d’eau par an par personne, loin du minimum vital de 1800 mètres cubes. D’où des travaux pharaoniques pour acheminer l’eau et des tensions avec les pays voisins.

A-t-on des solutions pour éviter la catastrophe?

Consommer mieux et moins. Un parisien utilise 100 litres d’eau par jour alors qu’en Arabie Saoudite, pays désertique où l’eau est gratuite, on en consomme trois à quatre fois plus, fournie par des usines de désalement d’eau de mer C’est absurde! On doit apprendre à moins gaspiller. A réutiliser les eaux usées : on réutilise 60% de l’eau en Israël contre seulement 0,2% en France. Il existe des technologies qui permettent de lutter contre le manque d’eau. Tout le problème, c’est de les rendre accessibles aux pays qui en ont le plus besoin pour la survie même de leur population. Énorme chantier.