Ministre de l'Economie et des Finances du gouvernement d'Edouard Philippe, Bruno Le Maire a vu son portefeuille s'agrandir avec le remaniement. Ministre de la Relance en supplément, il pilote presque seul désormais Bercy, depuis le départ de Gérald Darmanin pour l'Intérieur.
Le nouveau gouvernement est en ordre de marche. Parmi ceux qui ont pris du galon : Bruno Le Maire. Il n'est plus seulement ministre de l'Economie et des Finances mais aussi ministre de la Relance et désormais, Carole Ferry, quasiment seule maître à bord à Bercy.
Ça tient à pas grand-chose : Gérald Darmanin était ministre du Budget. Olivier Dussopt est lui ministre délégué au Budget. Il va donc bien gérer les comptes publics mais c'est Bruno Le Maire qui aura le dernier mot, là où Gérald Darmanin avait d'avantage de marge de manœuvre.
Un seul capitaine pour mener à bien la relance. Pour ça, tous les bureaux sont actuellement redistribués au sein du paquebot Bercy. Avant, vous aviez au 6e étage Bruno Le Maire et Agnès Pannier-Runnacher. Désormais vous avez Bruno Lemaire et le nouveau monsieur PME, Alain Griset. Agnès Panier-Runnacher redescend elle au 3e, traditionnellement l'étage de l'Industrie. D'un point de vue pratique et symbolique, tout va donc se jouer là, au 6e, l'étage de la relance.
En même temps, vous nous dites que Bruno Le Maire aura le "final cut" sur le budget, c'est quand même un sacré numéro d'équilibriste.
Disons qu'il va falloir habilement manœuvrer, mais au moins il sera seul à la barre. Et c'est important parce que, si vous avez un chef qui veut financer la relance d'un coté et un patron des Comptes publics qui impose la rigueur de l'autre, et bien c'est "je freine et j'accélère en même temps" : résultat, on avance pas. Là, il y aura de l'argent sur la table, financé par de la dette, n'en déplaise à la Cour des comptes. Mais à Bercy on insiste : ce sera de l'argent dépensé pour investir, pour permettre au pays de se relever. Bref, de la dette utile.
Et alors, on sait ce qu'il y aura dans ce plan de relance ?
Alors Bruno Le Maire lui le sait très bien, parce que ça fait des semaines qu'il le prépare. Mais la primeur des annonces devrait revenir à Emmanuel Macron le 14 juillet. Une chose est sûre, ce sera une relance verte. Pour être soutenues, les entreprises devront montrer patte blanche sur l'environnement. Il y aura aussi des mesures en faveur de la rénovation thermique des logements.
Cette relance aura pour objectif de nous faire regagner en souveraineté, en fabriquant les produits les plus essentiels en France. Enfin elle sera teintée de solidarité. Bercy veut montrer qu'il soutient ceux ont été le plus touché économiquement par la crise. Le ministre de l'Economie, de la Finance ET de la Relance, s'apprête donc à traverser "seul aux commandes" le triangle des Bermudes. Et c'est lui au final qui portera la responsabilité d'avoir mené tout le monde à-bon-port, ou d'avoir laissé échouer le navire.