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La direction de l’aviation civile française juge dangereuse cette pratique et craint de multiplier les dangers d’accidents dans le ciel.

L'édito économique de Daniel Fortin, rédacteur en chef aux Echos.Bonjour Daniel. Les Français ont adoré le co-voiturage, ils devraient aimer le co-avionnage, une activité qui se développe à toute vitesse partout en Europe, sauf en France où l’administration fait tout pour empêcher ce nouveau marché de se développer.

Oui Thomas hier les principaux sites internet qui proposent du co-avionnage ont signé une charte de bonne conduite pour rassurer les autorités mais rien à faire, la direction de l’aviation civile reste inflexible. Elle juge dangereuse cette pratique qui consiste tout simplement à laisser des pilotes amateurs embarquer sur leur avion des passagers recrutés sur le web en échange d’une participation aux frais et du coup elle fait tout pour la décourager.

Mais est-ce qu’elle n’a pas de bonnes raisons de le faire, ça n’est quand même pas la même chose que d’embarquer quelqu’un dans sa voiture ?

Alors on pourra vous répondre que les pilotes amateurs ont déjà le droit d’emmener leur famille, mais c’est vrai il y a de bons arguments du côté de l’administration, la crainte par exemple de voir ce type de vols proliférer et du coup multiplier les dangers d’accidents dans le ciel mais le problème c’est que toutes les autorités des autres pays d’Europe ont autorisé ce type de pratique, en Allemagne par exemple l’offre représente déjà 7000 vols, au Royaume Uni 2 000 et en France à peine quelques centaines et c’est là où le blocage de la France devient inexplicable, d’ailleurs la Commission européenne pourrait être saisie.

 

Mais attendez tout çà prend des proportions importantes pour un marché qui n’est quand même pas stratégique

Ça n’est pas stratégique mais c’est quand même symbolique, Thomas, c’est le symbole d’une administration qui par excès de précaution finit par bloquer l’activité économique, il faut savoir que la France est le pays d’Europe qui compte le plus de pilotes amateurs, 135 000 au total, le plus d’aérodromes aussi, ils sont près de 6 000, donc c’est un gros potentiel et le résultat c’est que les plate-formes françaises qui avaient démarré ce business sont en train de partir à l’étranger, c’est autant d’emplois qui ne seront pas créés en France.