Joe Biden devrait annoncer cette semaine l'envoi de chèques d'une valeur de 2.000 dollars aux ménages pour relancer l'économie américaine. Il devrait également annoncer un plan de sauvetage de l'économie de plusieurs milliers de milliards de dollars. Nicolas Barré fait le point sur une question d'actualité économique.
Des chèques pour relancer l'économie, c'est ce que va annoncer Joe Biden cette semaine pour accélérer la reprise de l'économie américaine.
La technique est populaire et elle a fait ses preuves. Pour stimuler l'économie, les Américains ont régulièrement eu recours à des aides directes aux ménages. Sous forme de chèques du Trésor, c’est un impôt à l'envers en quelque sorte. Bush l'avait fait après les attentats de 2001 et Trump l'a fait l'an dernier. Le plan de soutien à l'économie votée en décembre comprenait des chèques de 600 dollars pour certains ménages américains en difficulté. Insuffisant selon Joe Biden, le président-élu veut frapper plus fort avec des chèques de 2.000 dollars et un plan de sauvetage de l'économie de plusieurs milliers de milliards de dollars.
Peu importe le déficit, priorité à la relance ?
C'est intéressant parce que Biden a justifié ce choix en expliquant que "la recherche économique montre qu'en période de taux d'intérêt très bas, des mesures de relance immédiates, mêmes financées par de la dette, sont justifiées". Joe Biden assume une posture keynésienne qui s'inscrit dans une certaine continuité. Fin mars, Trump avait fait voter un premier plan de sauvetage de 2.200 milliards de dollars, soit 10% du PIB américain. Fin décembre, le Congrès ajoutait 900 milliards. Mais ce n'était qu'un acompte, dit aujourd'hui Biden en mettant la dernière main à un plan encore plus massif. Bref en un an, le pays du libéralisme aura injecté plus d'argent public dans son économie que la plupart des autres pays développés pour faire repartir la machine.
Et avec quel succès ?
L'économie, de fait, repart plus vite qu'ailleurs. La croissance devrait atteindre +3,6% cette année selon les prévisions du Conference Board, organisme qui fait autorité. Après un recul limité de -3,6% en 2020. On s'attend surtout à un très fort rebond de l'emploi : les économistes prévoient en moyenne entre 5,5 et 6,5 millions d'emplois en plus cette année, ce qui en ferait la meilleure année depuis la Seconde guerre mondiale. Ca n'efface pas tous les effets de la crise : 9,4 millions d'emplois ont disparu l'an dernier aux Etats-Unis. Mais à la différence des précédentes récessions, le consensus qui domine chez les économistes est que la reprise américaine sera rapide. C'est une bonne nouvelle : la première économie mondiale est aussi une locomotive...