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C'est une exclusivité du journal Les Échos, le bilan d'une des mesures phares du gouvernement pour éviter la faillite de milliers d'entreprises est édifiant. Ce dernier consiste à reporter leurs charges sociales et fiscales, et concerne plus de 40.000 entreprises.

Les chiffres que nous avons pu recueillir auprès du fisc et de la sécurité sociale montrent l’ampleur du choc : 40.000 entreprises ont demandé des reports de charges pour plus de 9 milliards d’euros. C’est autant de cash que ces entreprises auraient dû sortir là, tout de suite. Et qui aurait plongé bon nombre d’entre elles en cessation de paiements. Alors ce sont des reports pour trois mois, l’argent reste dû aux Urssaf ou aux impôts. Mais grâce à cette mesure inédite en temps de paix, jamais vue depuis la Deuxième guerre mondiale, des milliers d’entreprises ont pu garder la tête hors de l’eau. Gérald Darmanin, le ministre des Comptes publics, résume cela d’une formule : « nous avons préféré faire de la dette plutôt que de la faillite ».

Et notamment des faillites de PME…

Oui 86% des demandes de reports de charges sociales émanent de PME. Mais il y a aussi 20 grands groupes qui ont demandé un report d’impôt dont deux dans les transports et cinq dans l’automobile. Des grands groupes qui, du coup, ne pourront pas distribuer de dividendes : c’était la condition posée par Bercy. Les secteurs qui ont le plus demandé des reports de charges sont le transport aérien, la restauration, l’hébergement, l’habillement. C’est la France confinée, celle qui a vu son chiffre d’affaires s’effondrer. Les trois quart des commerces non alimentaires ont demandé des reports de charges. Cela coûte cher à l’Etat et à la Sécurité sociale, autrement dit à chacun de nous. Mais sans cela, ce sont des pans entiers de notre économie qui se seraient écroulés.