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Chaque matin, Nicolas Barré fait le point sur une question d'actualité économique.

Ce sont des sommes qui donnent le vertige: les bonus de Wall Street ont retrouvé des niveaux record, comme si la crise financière n’avait jamais eu lieu.

Ils sont 175.000 banquiers et traders à Wall Street. L’équivalent de la population du Havre, la ville d’Édouard Philippe. L’an dernier, ils se sont partagés 31 milliards de dollars de bonus ! Pour donner une idée, c’est à peu près le montant du budget de la Défense français. Cela représente plus de 180.000 dollars en moyenne par tête, mais avec des écarts énormes, plusieurs milliers de traders touchant plus d’un million de dollars. Ces bonus reflètent certes la très bonne santé des banques américaines. Mais ils inquiètent. Le patron de la Réserve fédérale de New York, la banque centrale, a demandé "une mise au point" aux banques et rappelé que les comportements des traders, à la recherche de profits à court terme, avaient précipité la crise financière mondiale de 2008.

En clair, les leçons de la crise n’ont pas été tirées.

Il y a eu quelques changements, les bonus sont souvent étalés sur plusieurs années, pour mieux refléter la performance sur la durée. En Europe, les banques sont aussi beaucoup plus raisonnables. Mais il y a un indice que tout le monde a remarqué à Wall Street : le montant des bonus a retrouvé le niveau de la dernière année avant l’effondrement du système financier. Peut-être le signe avant-coureur d’une nouvelle secousse majeure.