Malgré une baisse de 36.000 chômeurs en avril, il y a donc exactement 578.200 d'inscrits en plus à Pôle emploi à la fin du quinquennat de François Hollande qu’au début.
L'édito éco de Nicolas Barré, directeur de la rédaction des Echos. Bonjour Nicolas. Le chômage a reculé le mois dernier. Et pourtant, la nouvelle ministre du Travail Muriel Pénicaud a décidé de ne pas s’en féliciter.
Oui d’habitude, vous savez, c’est le contraire : dans la minute qui suit la publication d’un bon chiffre mensuel, le ministre du Travail y va de son communiqué triomphant rédigé à l’avance par un conseiller vantant l’action de son ministre -qui n’est pas pour grand-chose dans la hausse ou la baisse du chômage d’ailleurs. Et bien promis juré, ce petit jeu est fini. La nouvelle ministre du Travail ne commentera plus les chiffres mensuels.
Même quand ils seront bons ?
Et oui ! On verra combien de temps ça dure. Les paris sont ouverts. Je pense qu’elle tiendra, c’est dans son caractère et si tel est le cas, elle aura raison. Ces chiffres mensuels sont des données administratives, ce sont les inscrits à Pôle emploi. Or on a trop souvent vu des variations dans un sens ou dans l’autre qui n’avaient aucune justification économique mais étaient dues à des phénomènes purement administratifs comme des radiations. Tous les économistes disent depuis longtemps que ces chiffres de Pôle emploi n’ont pas vraiment de sens. Les seuls qui reflètent vraiment l’état du marché du travail sortent tous les trois mois, ce sont ceux de l’INSEE qui servent d’ailleurs de base aux comparaisons internationales.
Cela dit, Nicolas, ce chiffre du mois dernier donne une indication du le bilan définitif du quinquennat de François Hollande.
C’est vrai. Malgré cette baisse de 36.000 chômeurs en avril, il y avait donc exactement 578.200 chômeurs de plus inscrits à Pôle emploi à la fin du quinquennat de François Hollande qu’au début. Pour un total de près de 3.5 millions. C’est donc un mauvais bilan. Même si on a bien constaté un recul en fin de mandat. Le taux de chômage est d’ailleurs revenu sous la barre de 10% à 9,6%. Mais il reste supérieur à la plupart des pays de la zone euro. Voilà la base de départ pour Emmanuel Macron qui, comme son prédécesseur, sera jugé sur son bilan en termes d’emploi.