Chaque matin, Daniel Fortin fait le point sur une question d'actualité économique.
Bonjour Daniel Fortin, ça n’est pas une très bonne nouvelle pour l’économie française, les faillites d’entreprises sont reparties à la hausse à la fin de l’an dernier et surtout le phénomène devrait s’amplifier cette année
Oui alors 54.600 entreprises très exactement ont fait faillite en 2018. C’est un chiffre en légère baisse par rapport à l’année précédente mais ce qui compte c’est la tendance or depuis le milieu de l’an dernier les faillites repartent à la hausse, +2,3% selon le cabinet Altares qui donne ces chiffres, et cette année, en 2019 donc, ça pourrait être pire , pourquoi ? Parce que quand on regarde finement les chiffres, ce sont les grosses PME qui souffrent le plus, celles qui font plus de 100 salariés et si elles tombent eh bien elles entraînent dans leur chute des sous-traitants plus petits, au total, on estime aujourd’hui à plus de 170.000 les emplois menacés par cet effet domino.
Mais pourquoi cette reprise des faillites ?
Alors il y a plusieurs raisons, d’abord la chute des permis de construire à la fin de l’an dernier qui touche durement le secteur de la construction, ensuite la moindre croissance de la consommation des Français avec des conséquences très visibles dans les services aux particuliers et l’automobile et puis plus récemment les manifestation des "gilets jaunes" ont fragilisé beaucoup d’entreprises qui étaient déjà fragiles.
Mais est-ce qu’on peut déjà mesurer l’impact des "gilets jaunes" sur les défaillances de ces entreprises ?
Alors c’est encore un peu tôt mais c’est sûr il sera significatif, les quelques indicateurs dont on dispose aujourd’hui vont tous dans le même sens, ce mouvement a déjà fait beaucoup de dégâts sur l’économie, on sait par exemple que depuis le début des manifestations, 64.000 salariés ont été placés s en chômage partiel à cause de l’effondrement des ventes dans les commerces, on sait aussi que l’activité perdue en novembre et en décembre dans la restauration ou le tourisme ne se retrouvera pas et donc ce qu’on peut dire à ce stade c’est que les "gilets jaunes" n’ont pas été les déclencheurs des difficultés des entreprises mais ils les ont considérablement accélérées.