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Chaque matin, Daniel Fortin fait le point sur une question d'actualité économique.

Faut-il vraiment construire une liaison ferroviaire rapide entre Paris et l’aéroport de Roissy ? Le gouvernement doit définitivement trancher ces jours-ci sur un dossier qui dure depuis plus de vingt ans, et manifestement, on ne prend pas du tout le chemin d’une mise en service rapide, on entend même parler d’abandon Daniel

Oui alors on en est pas encore tout à fait là mais ce qui est vrai c’est que l’inauguration de ce tronçon ferroviaire de 32 kilomètres a du plomb dans l’aile, son inauguration est théoriquement prévue pour décembre 2023, juste avant les JO de 2024, le fait nouveau c’est que la SNCF a remis la semaine dernière un rapport au gouvernement avec deux options l’une c’est un report de quatre mois pour tenir malgré tout l’échéance olympique et l’autre option c’est un report en 2026 et le problème c’est qu’on sent bien que ce nouveau délai a la préférence de la compagnie ferroviaire comme d’ailleurs des élus franciliens, la présidente de région Valérie Pécresse en tête.

Mais pourquoi cette hostilité à un projet qui a le soutien des milieux économiques ?

Eh bien le problème c’est que cette future liaison jouxtera sur 22 kilomètres le RER B, qui relie Roissy à Orly, un réseau emprunté par près d’un million d’usagers chaque jour, des voyageurs qui subissent déjà de multiples retards, qui vont devoir aussi affronter des interruptions liées à des travaux de modernisation et d’après la SNCF ajouter à cela les chantiers du futur CDG express, c’est risquer la confusion la plus totale, à titre d’exemple si l’on veut maintenir une inauguration avant les JO il faudrait deux interruptions de circulation de trois semaines consécutives, compte tenu du trafic cela parait rigoureusement impossible.

Mais est-ce que l’on peut imaginer que cette liaison ne se fasse pas du tout ?

Alors pour l’instant cette hypothèse n’est pas explicitement envisagée mais elle est en effet dans toutes les têtes notamment dans celle du Premier ministre Edouard Philippe, qui veut absolument maintenir le calendrier prévu pour les JO.  Sa crainte c’est que si on laisse passer cette date symbolique et très politique, les inconvénients du projet finiront par l’emporter et ce d’autant plus facilement qu’en 2030, avec le Grand Paris, une nouvelle ligne de métro, la ligne 17, reliera le nord de Paris à Roissy. Pourquoi ne pas attendre cette échéance et éviter une nouvelle liaison coûteuse, si c’est le cas, le CDG Express aurait alors fait couler beaucoup d’encre pour pas grand-chose.