Chaque matin, Nicolas Barré fait le point sur une question d'actualité économique.
Le 10 décembre dernier, le mouvement des Gilets jaunes battait son plein et Emmanuel Macron demandait aux entreprises de verser des primes à leurs salariés. L’ont-elles fait ?
Ce lundi matin, Nicolas Barré peut vous livrer le résultat d’un sondage réalisé par l’association des directeurs de ressources humaines, donc ceux qui sont aux premières loges en matière de rémunérations. Ce sondage montre que 74% des entreprises ont décidé de verser une prime. C’est très important. À titre de comparaison, la prime Sarkozy de 2011 n’avait été versée que par 11% des entreprises. Ce qui est intéressant, c’est que cette étude porte surtout sur des entreprises petites et moyennes. Il en ressort que, contrairement à ce que l’on pourrait croire, il n’y a pas que les grandes qui ont répondu à l’appel du président de la République. Les PME sont parfois même plus généreuses.
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Combien ont-elles versé ?
Ces entreprises, pour la plupart des PME, ont décidé de verser en moyenne 532 euros par salarié. Parmi elles, les plus généreuses sont les entreprises de moins de 50 salariés avec 687 euros en moyenne. Alors certes, il faut rappeler qu’au delà de 50 salariés, la participation est obligatoire et qu’il y a aussi parfois des accords d’intéressement. C’est sans doute en partie pour cela que dans les entreprises de 50 à 300 salariés, on tombe à 530 euros en moyenne. De 300 à moins de 1.000 on est même à un peu moins, 467 euros. On remonte à 583 euros pour les entreprises de plus de 1.000 salariés. Les très grands groupes ne sont pas forcément les plus généreux. Ça dépend beaucoup de leur situation économique et du secteur concerné. La distribution, par exemple, qui a beaucoup souffert à cause des Gilets jaunes, n’a pas versé beaucoup de primes. 200 euros chez Carrefour ou chez Auchan, par exemple. À l’autre bout du spectre, Total a versé une prime de 1.500 euros à tous ses salariés. C’est exceptionnel car dans la plupart des entreprises, la prime est réservée aux salariés qui touchent moins de trois fois le Smic, le plafond jusqu’auquel la prime est défiscalisée.
Cette prime était-elle une bonne réponse à la crise des Gilets jaunes ?
Sans doute pas. Il y a d’ailleurs eu beaucoup d’autres mesures. Pour plus de 11 milliards d’euros pour rappel. La seule vraie bonne réponse, c’est de favoriser la création de richesse et la croissance. Or aujourd’hui, le tort causé par les Gilets jaunes à l’économie est considérable. Plus de 72.000 personnes en chômage partiel dans plus de 4.900 entreprises, ce sont les chiffres du ministère du Travail. Les faillites sont reparties à la hausse. La CPME, la confédération des petites et moyennes entreprises alerte depuis trois mois sur une situation de plus en plus catastrophique dans le commerce. Ce n’est pas avec ce mouvement qui s’éternise et se radicalise que l’on distribuera demain plus de primes et de salaires, bien au contraire !
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