L’embellie économique se confirme avec un boom de l’emploi salarié plus important qu’attendu et partout des signes de reprise. Daniel Fortin fait le point sur une question d'actualité économique.
Daniel Fortin remplace Nicolas Barré ce vendredi 11 juin 2021.
C’est un chiffre qui a surpris les spécialistes, l’Insee a annoncé ce jeudi un fort rebond de l’emploi salariés au troisième trimestre, +86.100 en tout, c’est un signe de plus d’une reprise économique particulièrement vigoureuse.
Ce chiffre c’est 30.000 de plus que ce qui avait été prévu jusqu’ici et c’est d’autant plus remarquable que ce score a été atteint alors que le PIB a reculé durant cette période. Que se passe-t-il ? Certains secteurs ont parié avant les autres sur la reprise post-pandémie, c’est le cas de la construction par exemple avec 20.000 emplois en plus au troisième trimestre. Ils ont gardé leurs salariés en attendant des jours meilleurs, ils ont même embauché pour certains. C’est un signe de confiance dans l’avenir, les chefs d’entreprise croient manifestement aux effets bénéfiques de la vaccination généralisée à tel point que la vague de licenciement que l’on redoutait pour la fin de l’année est une menace qui s’éloigne de plus en plus.
Désormais, tous les économistes révisent à la hausse leurs prévisions.
Christine Lagarde, la présidente de la BCE, a indiqué ce jeudi qu’elle s’attendait à une croissance de 4,6 % pour la zone euro cette année. Les économistes de la Banque de France revoient aussi à la hausse leurs perspectives de croissance pour la France. Mais il n’y a pas que les chiffres, on voit aussi de façon tangible des secteurs entiers redémarrer. Dans le transport aérien, par exemple, la filiale low cost d’Air France, Transavia prévoit de dépasser son niveau d’activité de l’été 2019, avant la pandémie donc. Les touristes reviennent aussi en masse. À Paris par exemple, le taux de réservation de séjours a augmenté de 400% par rapport à la même période l’an dernier, tous les indicateurs ou presque sont aujourd’hui dans le vert.
Peut-on encore imaginer que cette embellie annoncée n’ait pas lieu ?
Il y a en gros deux scénarios. Le premier, c’est celui d’une nouvelle vague épidémique, une hypothèse que l’on ne peut écarter même si la vaccination touche de plus en plus de gens. Le deuxième scénario qui nous ramène à l’emploi c’est celle d’une pénurie de main d’œuvre. On le voit aux États-Unis, 45% des PME disent avoir du mal à recruter. On l’explique par la générosité des système d’indemnisation chômage décidées pendant le Covid mais aussi par la vigueur du rebond. Si ça se confirme, ça se traduira par une hausse des salaires pour inciter les gens à revenir travailler et donc par plus d’inflation. C’est la nouvelle crainte du moment.