Washington est désormais autorisée à prendre des sanctions et à taxer à hauteur de 7,5 milliards de dollars des produits européens exportés vers les États-Unis.
C’est une décision sévère pour l’Europe, les États-Unis, qui accusent les Européens d’avoir subventionné Airbus, vont pouvoir nous sanctionner.
Après 15 ans de litige, l’Organisation mondiale du commerce, l’OMC, l’arbitre des échanges mondiaux, a statué : en subventionnant Airbus, les Européens ont pénalisé son concurrent Boeing. Du coup, Washington est autorisée à prendre des sanctions et à taxer à hauteur de 7,5 milliards de dollars des produits européens exportés vers les États-Unis. C’est la plus lourde sanction jamais prononcée par l’OMC. Une sanction qualifiée "d’erreur économique et politique" par Bruno Le Maire et à laquelle Bruxelles entend bien répondre de la même manière. Car les Européens accusent eux aussi les États-Unis d’aider Boeing, qui bénéficie de soutiens publics encore plus importants. Mieux vaudrait donc remettre la balle au centre et éviter cette guerre commerciale qui ne fait que des perdants.
Mais ce n’est pas la tendance du côté de Donald Trump ?
Au sein de l’administration américaine et même de l’industrie, beaucoup voudraient trouver un compromis. Un Airbus compte 40% de pièces américaines et l’avionneur européen produit des avions sur le sol américain, à Mobile dans l’Alabama. Se faire la guerre est absurde mais Trump surjoue le bras de fer, pour des raisons électorales. Ce guerre est d’autant plus dommageable pour l’industrie aéronautique européenne et américaine que pendant ce temps, la Chine et la Russie ne se gênent pas pour subventionner à tour de bras leurs avionneurs. De chaque côté de l’Atlantique, on tient à jour une liste de produits qui pourraient être surtaxés du jour au lendemain : alcool, voitures, denrées alimentaires etc. Il faut espérer pour tout le monde que Trump ne déclenchera pas les hostilités.