À l'approche de la présidentielle, Manuel Valls est comme un lion en cage soumis au bon vouloir de son dompteur, François Hollande.
La politique c’est l’ambition de Manuel Valls, Le Premier ministre ne se contente plus de la posture du recours, de l’attente , il est en campagne et il a choisi sa stratégie, c’est la rupture.
Manuel Valls c’est l’anti-Hollande. Manuel Valls fait la leçon au président à chacune de ses interventions publiques. Hier dans le Nord : "Le pays attend et demande de la force et j'ai cette force, pour aider la Nation, à se penser davantage unie", "Le pays attend et demande de la force". Traduction : "J’ai une force que François Hollande n’a pas. J’ai cette force pas lui". Au lendemain de la victoire de Trump la semaine dernière, le président dit : "On entre dans une période d’incertitude, il faut être vigilant". Manuel Valls : "La question qui nous est posée c’est celle des frontières, de l’immigration". Traduction : "Il est flou je suis concret. Il vous enfume, je nomme les choses". Depuis des mois, en privé, Manuel Valls confie son scepticisme sur la candidature Hollande. Il le croit incapable de renouer avec les Français. Il lui a dit d’ailleurs : "tu as un problème avec les Français". Quand Valls parle de "la honte" ressentie par les militant socialistes après les confessions du président, comment ne pas entendre que c’est ce qu’il a ressenti lui-même ?
Valls, le candidat anti-hollande, jusqu’à la rupture, ça veut dire démissionner ? Est-ce qu’il peut le faire, est-ce qu’il en est capable ?
C’est trop tard. Manuel Valls a eu des occasions sur les principes: aux régionales en 2015, il était le seul à prôner la fusion des listes avec la droite pour faire barrage au FN. Sur l’économie : Les reculs du gouvernement sur la loi travail. Trop tard ! Cette loyauté dont il pensait qu’elle lui serait créditée est aujourd’hui le piège mielleux qui le paralyse. Comment justifier auprès de l’opinion de quitter le navire ? À moins bien sûr d’avoir une prétexte solide, un désaccord politique manifeste. S’il démissionne maintenant, il sera rebaptisé Brutus 2, Brutus le second d’Emmanuel Macron qui lui a assumé la transgression. Manuel Valls est comme un lion en cage, il peut rugir, montrer les crocs. Il est soumis au choix du dompteur, François Hollande qui conserve la clef de sa liberté.