François Fillon mise sur sa fibre gaulliste pour séduire les électeurs qu'il espère convaincre avec un programme bien précis.
La Politique c’est la rentrée littéraire de François Fillon, après "Faire" qui était consacré à l’économie, l’ancien premier ministre publie "Vaincre le totalitarisme islamique". Il prône la fermeté mais s’oppose aux solutions radicales de Nicolas Sarkozy.
Pourquoi maintenant ? Pour relancer une campagne qui patine dans laquelle on l’a beaucoup entendu sur l’économie et peu sur la sécurité ? Non, répond François Fillon, il explique que c’est au lendemain des attentats de Nice face "aux désordres des réactions politiques et à leur court-termisme" qu’il a décidé de mettre en forme sa riposte au terrorisme. Bien sûr, son propos est de se différencier de Nicolas Sarkozy et de sa surenchère sécuritaire. François Fillon, lui, a pris le temps d’une réponse globale et argumentée, écrite quand d’autres, dit-il, font dans le "story-telling". Être crédible, sérieux c’est l’obsession de François Fillon. Sur le fond, deux principes à retenir : on ne s’assoit pas sur l’État de Droit. Le code pénal est suffisamment armé pour lutter efficacement contre le terrorisme. Deuxième point : pas de nouvelle loi sur l’interdiction des signes religieux, pas de durcissement de la laïcité. François Fillon s’oppose à Nicolas Sarkozy, à sa politique du verbe, faite de solutions radicales, qui croit-il, ne verront jamais le jour.
Sérieux, crédible, on l’avait d’ailleurs déjà souligné avec son programme économique, chiffré, détaillé et repris en partie par ses concurrents. Mais il ne décolle pas. Il est même dans certains sondages donné 4e derrière Bruno Le Maire.
François Fillon c’est le gaulliste, ses références à De Gaulle dans son livre sont nombreuses. Qu’il s’agisse de diplomatie ou de politique intérieure. Exemple, il veut réhabiliter la fonction de Premier ministre, c’est à lui de gouverner pas au président et à ses collaborateurs. La défense du gaullisme que lui a transmis son père politique Philippe Séguin, c’est la marque de François Fillon. Le problème c’est que cette marque ne permet plus de se différencier. De François Hollande à Florian Philippot, tout le monde s’en réclame aujourd’hui. Deuxième explication : François Fillon a eu son moment, il l’a gâché. 2012, Nicolas Sarkozy battu, il a le capital politique d’un Premier ministre sortant mais il échoue à prendre la présidence de l’UMP. Il échoue et s’abime dans la guerre fratricide avec Jean-François Copé. Il travaille, il est crédible et sérieux, mais il ne parvient plus à être audible. Son pari c’est que les trois débats qui arrivent lui permettront d’être comme il le veut le croire "un élément de la surprise" de l’élection.