La gauche apparaît très désunie alors que se profile la primaire du parti socialiste. Un constat partagé par un "sage" de la gauche, retiré des affaires.
La gauche orpheline se cherche un leader, un président. On sort de la primaire de la droite qui a mobilisé près de quatre millions et demi d’électeurs, élu un candidat qui rassemble. La comparaison avec la primaire de la gauche qui se lance est cruelle.
"Pathétique". L’ouverture de cette représentation politique est "pathétique". C’est la critique froide, désabusée d’un ancien dirigeant de la gauche, un sage, qui n’a plus ni poste ni rôle à jouer avec qui j’ai passé un long moment hier. Il décrit la scène : un premier ministre qui a donné le coup de poignard final au Président, "ce qui n’a échappé à aucun spectateur de la gauche", souligne le critique. Manuel Valls le sent, il se débat, ce début de campagne est pour lui délicat. Les Français qui le croisent le critiquent parfois vertement. En une semaine, de favori il est retombé challenger.
"Pathétique" aussi le candidat sorti du chapeau, poursuit le sage critique, Vincent Peillon. Sans programme, sans projet. Débarqué sur le plateau d’un Journal de 20h après une disparition de deux ans et demi. Benoît Hamon, avec la semaine de 32 heures et le revenu universel incarne une gauche idéaliste d’un autre temps. Arnaud Montebourg promet d’aller casser la vaisselle à Bruxelles mais n'est guère plus convaincant. Conclusion de ce spectateur triste, vraiment triste : je suis de gauche et je ne sais pas pour qui voter.
Est-ce que ça veut dire que la gauche a déjà perdu 2017 ? Est-ce que la gauche est morte ?
Morte peut-être pas mais elle est en ruines. Elle est éclatée. En 1971 à Epinay, François Mitterrand réussit le tour de force de rassembler les gauches réformistes, contestataires, idéalistes dans le but de conquérir le pouvoir. Aujourd’hui ce pacte des gauches est en train d’éclater sous nos yeux. Si ce scénario se confirme, si ces primaires consacrent son éclatement cela promet de renvoyer la gauche de gouvernement dans l’opposition pour un voire pour deux quinquennat. A l’image de ce que vit la gauche sociale-démocrate en crise dans toute l’Europe, en Grande-Bretagne, en Espagne, en Allemagne. Souvent au profit de la progression des partis populistes.