Alors qu'Emmanuel Macron va tenter de négocier avec les syndicats, Antonin André nous livre son édito politique.
Le président de la République reçoit aujourd’hui l’ensemble des syndicats pour préparer la réforme du code du travail. Un premier contact à haut risques, d’autant que le candidat Macron s’était montré très véhément avec les syndicats.
"Ce n'est pas la CGT qui est au deuxième tour de la présidentielle, ce n'est pas la CGT qui va présider le pays". Cette phrase d’Emmanuel Macron, lâchée en pleine mêlée avec des militants cégétistes, à Albi en fin de campagne, résume l’état d’esprit du président de la République. Emmanuel Macron va au carton, à la confrontation il ferraille avec les syndicats : on l’a vu avec les Whirlpool à Amiens. I assume le bras de fer, il le joue, il le met en scène. Aujourd’hui les leaders syndicaux ont été prié de venir seuls pour un tête avec le Président, pas en délégation. Il n’y aura ni le Premier ministre, ni la ministre du travail. Les yeux dans les yeux, Emmanuel Macron va dire jusqu’où il veut aller, ses interlocuteurs vont lui indiquer leurs lignes rouges. Ensuite ce sera au Premier ministre et à la ministre du travail de mener les négociations, avec les yeux sur le chronomètre : le président veut aller vite.
Le risque c’est de clore les négociations avant de les avoir ouverte, que les syndicats repartent furieux de l’Élysée
Éviter par exemple de se tromper sur le prénom de Philippe Martinez comme le conseiller de l’Élysée qui l’a appelé vendredi pour lui donner rendez-vous … Au-delà de l’anecdote, il faut éviter de braquer les syndicats au premier contact. On a bien compris qu’Emmanuel Macron est sans illusions sur la possibilité d’un agrément de la CGT, mais avec la CFDT, avec FO il va aborder la discussion en en appelant au pragmatisme. Il leur a reproché pendant la campagne d’être trop politisés, à l’image de Nicolas Sarkozy qui les avaient appelés "à déposer le drapeau rouge pour servir la France", Emmanuel Macron va tenter de les associer autour de l’objectif de la relance de l’emploi.
Les ordonnances c’est un casus-belli ?. Un passage en force ?
Faux problème, les syndicats l’ont déjà intégré, François Mitterrand en 1981 y avait eu recours pour la semaine de 39 heures, la 5e semaine de congés payés ou la retraite à 60 ans. Ses réformes les plus sociales. Ce qui compte, c’est le contenu. L’un des points potentiellement explosifs c’est le plafonnement des indemnités aux prud’hommes qu’Emmanuel Macron avait échoué à inscrire dans le texte définitif de le loi El Khomri et qu’il remet aujourd’hui dans le jeu.