Quelques heures après l'annonce d'une partie des candidats En marche pour les législatives, Antonin André nous livre son édito politique.
La politique c’est la révolution en marche d’Emmanuel Macron qui traverse ses premières turbulences.
On s’attendait à une liste de 577 noms, on n'en a que 428. La liste dévoilée met en colère François Bayrou. Le retour sur terre est brutal.
La fête est finie et c’est vrai qu’on a une impression déceptive, un retour brutal à la politique à l’ancienne, cinq jours à peine après l’élection. On passe du souffle du renouveau à la politique politiciennes, aux combines. François Bayrou défouraille. Où l’on comprend qu’il y avait un deal et qu’Emmanuel Macron n’aurait pas fait sa part.149 circonscriptions en suspens, sans candidats en Marche où l’on comprend qu’il y a un marché sur la table : amis de droite rejoignez moi, n’ayez pas peur, mon Premier ministre sera gage de ma bonne foi, il sera l’un des vôtres ou de vos amis. Prenez le cas Manuel Valls, où l’on comprend qu’il y a un compromis. On lui claque la porte au nez, pas d’investiture en Marche, mais en même temps on ne mets pas de candidat face à lui. Il y a comme un arrière-goût de synthèse à la François Hollande, mais en même temps, la révolution ne se fait pas en un jour ni en cinq.
Le pari n’est pas perdu, tout ne s’est pas arrêté hier ?
De quoi parle-ton ? D’une majorité présidentielle constituée de plus de 50% d’hommes et de femmes qui n’ont jamais de leur vie été encarté ou élu. 95% des candidats n’ont jamais été député. On Parle d’un Président de la République venu de la gauche qui s’attèle à nommer un Premier ministre centre droit ou de droite pour convaincre des élus de droite de le rejoindre ou à tous le moins de le soutenir. L’enjeu de la révolution En Marche ce n’est pas de savoir si la conférence de presse a 1h15 de retard ou si la liste est complète et sans aucune boulette du premier coup. Son enjeu c’est de recomposer la vie politique : hors des vieux clivages et plus encore de la renouveler, de changer d’ère. Si La semaine prochaine, Emmanuel Macron réussit ce tour de force, le cas Valls, la bouderie de Bayrou ou le deal passé avec la droite, tout cela sera oublié, réduit à un épiphénomène. La manœuvre politicienne d’Emmanuel Macron sera rebaptisée, on parlera de coup de maître.