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SAISON 2016 - 2017, modifié à

À seulement quelques jours du second tour de l'élection présidentielle, Antonin André nous livre son édito politique.

La politique c’est le durcissement de la campagne de Marine le Pen. Il n’est plus question de programme ou de savoir avec qui elle gouvernera, sa stratégie, selon ses propres termes, c’est l’appel à faire barrage à Emmanuel Macron.

Marine le Pen lance une campagne de démobilisation ! La démobilisation par le dénigrement de son adversaire. Le candidat de la finance de l’arrogance, de l’argent roi, le candidat du show bizz, le candidat de la mondialisation, le candidat des patrons et du CAC 40 et le candidat de la continuité. Macron c’est Hollande puissance 10, puissance 100, puissance 1.000 selon les discours. Plutôt que de se prendre les pieds dans la sortie de l’euro à laquelle personne ne comprend rien y compris parmi ses propres troupes, Marine le Pen tente de dégoutter les électeurs d’Emmanuel Macron, de les inciter à défaut de voter pour elle à ne pas voter pour lui en le démolissant. Notamment sur sa capacité à incarner la fonction présidentielle d’avantage préoccupé dit-elle à définir le statut de la première dame qu’à lutter contre le terrorisme.

On a souvent fait la comparaison avec la campagne américaine, Marine Le Pen elle-même a souvent cité la victoire de Donald Trump en exemple. Or, lui-aussi, a dénigré son adversaire Hillary Clinton.

Hillary la folle, l’infidèle, la méchante, la déloyale. À côté de Donald Trump, Marine Le Pen est une aimable dentellière. Mais oui, clairement, elle utilise les mêmes ressorts que ceux qui ont contribué faire gagner Trump en faisant perdre sa rivale. Clinton, la candidate de l’establishment New-Yorkais, héritière d’une dynastie, d’une Amérique qui va bien. Les attaques de Trump ont portées : il lui a manqué une partie des électeurs démocrates qui ne sont pas allé voter : les minorités noire et latino. Mais aussi et surtout les électeurs de Bernie Sanders son adversaire à la primaire démocrate, plus à gauche qu’elle qui séduisait un électorat jeune. Exactement comme Jean-Luc Mélenchon à la gauche d’Emmanuel Macron. Ses insoumis ne se sentent rien de commun avec le candidat d’en Marche. Marine Le Pen fait du Trump , elle s’adresse à ces électeurs de gauche et aussi ceux de droite qui hésitent à se déplacer pour replâtrer le front républicain.